Communiqué du syndicat CGT de l’Education nationale de Seine-et-Marne, mardi 15 juin –
Décidément, nous sommes aussi prêts pour les épreuves du baccalauréat. Les premières convocations arrivées à partir de jeudi et au compte-gouttes pour les épreuves anticipées de Lettres, celles de philosophie et du Grand oral laissent pourtant entrevoir quelques dysfonctionnements. Qui l’aurait cru ?
Nos collègues de Lettres n’auront que huit jours pour corriger leurs copies dématérialisées tout en étant en même temps jury aux épreuves orales.
Une partie de nos collègues de Philosophie a été désignée pour coordonner une équipe de correcteurs pour lesquels elle devra se rendre à la commission d’entente en visioconférence de vendredi pour ensuite leur transmettre les informations de l’inspection.
Limiter la participation à la commission d’entente à un nombre restreint de collègues derrière un écran aurait-il pour objectif d’empêcher nos collègues de se réunir par crainte de voir les commissions transformées en assemblées générales appelant à la grève ?
Et ce n’est pas tout ! Les « coordonnateurs » doivent aussi assurer une veille de l’état d’avancement de la correction de leurs copies. C’est qu’ils sont en possession de codes d’accès à Santorin, le logiciel de correction des copies, leur permettant de visualiser et donc de faire remonter à l’inspection où en sont leurs collègues. Cette nouvelle mission de « coordonnateur », non rémunérée bien sûr, se confondrait-elle avec une tâche de surveillance ?
Déjà, dans l’académie de Bordeaux, les « coordonnateurs » de philo ont décidé de démissionner de cette mission. Dans celle de Grenoble, les collègues de philo se sont réunis en assemblée générale pour débattre des conditions de mise en œuvre de ce bac 2021, les dénoncer et réfléchir à leur action.
Côté Grand oral, c’est l’ubuesque qui règne en maître. Des convocations arrivées à partir de samedi voire dimanche, continuent d’arriver pour corriger les erreurs effectuées dans la liste des enseignants convoqués. En effet, des enseignants en ASA, en arrêt maladie, ont été convoqués. Des enseignants d’EPS et d’autres disciplines pour lesquelles il n’existe pas de spécialité ont aussi été convoqués. Nos collègues professeurs documentalistes sont convoqués comme n’importe quel autre enseignant de spécialité.
Nous sommes maintenant bien en droit de nous demander à quoi ressembleront ces épreuves de Grand oral avec un jury composé d’un enseignant d’une des deux spécialités des candidats et un autre sans aucun rapport avec les contenus travaillés par nos élèves. Est-ce à la hauteur du travail effectué par les enseignants et les élèves, au détriment des programmes d’enseignement, le Grand oral ne bénéficiant pas d’heures allouées à sa préparation dans les DHG ?
Nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas vouloir participer à cette mascarade organisée par le ministère et bien que tout soit fait pour limiter les chances d’une action collective, sachons nous emparer du préavis de grève déposé par la CGT Educ à compter du 17 juin.