Communiqué, mercredi 10 avril
Face au refus du gouvernement d’ouvrir le dialogue, nous soutenons l’organisation d’un référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris.
Les parlementaires seine-et-marnais, Anne Chain-Larché, Valérie Lacroute, Claudine Thomas, Pierre Cuypers et Jean-François Parigi ont signé la proposition de loi référendaire des députés Gilles Carrez et Valérie Rabault et du sénateur Patrick Kanner visant à affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris.
Cette démarche transpartisane, mêlant des parlementaires de la quasi-totalité des groupes politiques de l’Assemblée nationale et du Sénat, vise à utiliser le dispositif du référendum d’initiative partagée prévue par l’article 11 de la Constitution depuis la réforme constitutionnelle de 2008 voulue par Nicolas Sarkozy, pour permettre aux Français de décider de la future gestion de la société Aéroports de Paris que le gouvernement veut privatiser.
Cette procédure nécessite, pour aboutir au référendum, d’être organisée à l’initiative d’un cinquième des membres du parlement, condition déjà atteinte, d’être validée par le Conseil constitutionnel, et d’être soutenue par 10% du corps électoral, soit environ 4.5 millions de Français, dans un délai de 9 mois.
« La privatisation d’Aéroports de Paris, au-delà des risques inhérents à notre département de Seine-et-Marne, où la société est propriétaire de milliers d’hectares de terrain sur lesquels la probabilité de spéculation immobilière est très forte, revêt une portée nationale. Il nous apparait donc nécessaire de saisir les Français sur cette question » soulignent les parlementaires signataires.
« Si 4.5 millions d’électeurs inscrits décident de soutenir cette proposition de loi, elle devra alors faire l’objet d’un référendum et ce sont tous les Français qui seront amenés à s’exprimer pour éviter de reproduire les erreurs des privatisations d’infrastructures stratégiques telles que les autoroutes » ajoutent-ils en réclamant « une véritable ambition pour Aéroports de Paris plutôt que de brader les « bijoux de famille » pour obtenir de l’argent à court terme »
Les parlementaires signataires dénoncent également le refus du gouvernement de leur fournir toutes les informations nécessaires, de dialoguer et de prendre en compte les craintes légitimes que soulève ce projet.
« Prôner un « Grand Débat » à la télévision car on a besoin de se sortir d’une situation politique difficile, c’est facile. Le faire vraiment et sans sectarisme, c’est mieux » tancent les parlementaires avant de conclure qu’il serait « parfaitement aberrant de privatiser un actif stratégique, en situation de monopole, qui constitue notre première frontière, possède des milliers d’hectares de terrains en région parisienne, rapporte près de 200 millions d’euros à l’État chaque année sous forme de dividendes et dont le développement et la croissance sont florissants ».
Valérie Lacroute, députée, Jean-François Parigi, député, Anne Chain-Larché, sénatrice, Pierre Cuypers, sénateur, Claudine Thomas, sénatrice