Communiqué, mardi 18 septembre
Mercredi 5 septembre, le Canard Enchaîné sortait un article très critique sur le CDG Express. Confirmant nos arguments, il pointait notamment le caractère incomplet du financement du projet et la non rentabilité de la ligne, en critiquant le gaspillage financier auquel l’État s’adonne.
Hasard ou conséquence, le lendemain à 10 heures, nous apprenions que le Conseil d’État avait annulé l’audience prévue le 14 septembre pour statuer sur la requête en annulation déposée par l’association NON au CDG Express et la Ville de Mitry-Mory.
Dans la foulée de l’article du Canard Enchainé, d’autres articles ont fait grand bruit.
Quelques prémices étaient décelables, puisque les premières secousses sont arrivées à la fin de l’été par le truchement de la presse spécialisée. Le spécialiste du tourisme Tourmag.com rendait notamment compte des avis une nouvelle fois très critique de l’autorité environnementale et de l’Arafer (autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) paru dans le courant de l’été. Ces deux autorités pointaient du doigt le non-respect des procédures environnementales, l’indigence du montage financier, ou encore l’absence de réponse concernant l’impact du CDG Express sur le trafic RER et TER.
Puis dans le même Tourmag.com, c’est Jean-Pierre Sauvage, président du « Board of Airlines Representatives » (BAR), rejoignant des avis déjà réservés de nombreuses compagnies aériennes, qui taclait : « le CDG Express est un gros enfumage ».
Et dans le sillage du Canard, ce n’est plus seulement la presse spécialisée (Boursorama, Déplacements Pro, le Journal du Grand Paris,…) mais aussi les généralistes ( Le Parisien et BFM) qui relataient avec plus ou moins de pertinence les difficultés du CDG Express.
Aujourd’hui, nous sommes sans nouvelle d’une éventuelle future date d’audience, mais le CDG Express continue de faire parler de lui.
Car son caractère antidémocratique, que l’Association et la Ville de Mitry-Mory n’ont cesse de démontrer depuis deux ans, a finalement sauté aux yeux d’une institution particulièrement sensible à la question : la Commission nationale du débat public (CNDP). Sa présidente, Chantal Jouanno, n’a pas manqué de le faire savoir. En effet, interrogée par ADP (Aéroports de Paris) sur les conditions d’organisation du débat public relatif à la construction du terminal T4, à l’aéroport de Roissy, la CNDP a répondu clairement : il faut arrêter de séparer les grands projets du secteur, le public n’y comprend plus rien. Dorénavant, il est demandé à l’État et ADP de rajouter à l’ordre du jour des réunions publiques EuropaCity, la ligne 17… et le CDG Express.
Forts de ce nouveau « soutien », nous comptons donc profiter pleinement de cette opportunité pour continuer de sensibiliser les usagers mais aussi les habitants du secteur (et les contribuables) sur ce scandale à grande vitesse qu’est le projet CDG Express ; un projet socialement, économiquement et écologiquement irresponsable.
D’ores et déjà, l’association Non au CDG Express a décidé d’engager de nouvelles initiatives aux fins de sensibiliser les usagers du rail, les populations concernées, les élus dont les communes vont se retrouver impactées par le CDG Express…
Didier Le Reste, président de l’association Non au CDG Express