Etude ► Des scientifiques sud-coréens ont développé un aliment hybride à base de riz et de cellules de bœuf

Des scientifiques sud-coréens ont développé un aliment hybride à base de riz et de cellules de bœuf qui aiderait à limiter la crise alimentaire, le changement climatique, l’élevage et la consommation de viande d’animaux, et l’empreinte carbone. L’étude a été publiée mercredi 14 février dans la  revue Matter.

Des scientifiques sud-coréens ont mis au point un aliment mêlant riz et cellules de bœuf qui, selon eux, pourrait contribuer à résoudre les crises alimentaires et marquerait un progrès sur le plan du changement climatique. Le nouveau riz qui serait capable de remplacer la viande, a été cultivé en laboratoire et contient des cellules de muscle et de graisse de bœuf.

Plus nutritif que le riz, la deuxième céréale la plus cultivée dans le monde, moins cher et moins polluant que la viande, l’aliment protéiné pourrait bien répondre aux enjeux couplés des crises alimentaire et climatique.

Park So-hyeon, coautrice de l’étude, indique : « Imaginez que nous obtenions tous les nutriments dont nous avons besoin à partir d’un riz protéiné cultivé sur des cellules… Le riz possède déjà un niveau élevé de nutriments, mais l’ajout de cellules provenant du bétail peut encore l’augmenter. » 

Le résultat a l’aspect d’un riz rose qui, selon l’équipe, pourrait offrir une alternative à la viande, à la fois moins chère et plus durable sur le plan environnemental, tout en laissant une empreinte carbone plus faible.

La dernière version mise au point en laboratoire laisse une empreinte carbone nettement plus faible que la viande car elle ne requiert pas d’élever des animaux, ce qui consomme « beaucoup de ressources et d’eau et libère beaucoup de gaz à effet de serre », souligne Park So-hyeon.

Pour 100 grammes de protéines produites, on estime que le riz hybride libère moins de 6,27 kg de dioxyde de carbone, soit huit fois moins que la production de viande bovine, selon l’étude publiée.

Les grains de riz ont été enrobés de gélatine de poisson pour aider les cellules de bœuf à s’y accrocher, puis mis en culture pendant onze jours. Selon l’équipe de chercheurs, comparé au riz ordinaire, le produit final contenait 8% de protéines et 7% de matières grasses supplémentaires, tout en étant à la fois plus ferme et plus friable que les grains naturels.

L’aliment n’est pas encore commercialisé. S’il l’était, le riz hybride constituerait une option beaucoup moins chère pour les consommateurs en Corée du Sud, avec un prix de vente estimé à environ 2,23 dollars par kilo, alors que celui du bœuf est d’environ 15 dollars. L’équipe prévoit d’améliorer encore le nouveau riz d’ici sa commercialisation, afin que les cellules puissent mieux se développer dans les grains, augmentant sa valeur nutritionnelle.