« Fallait pas partir vite » de Dalila Wypiorczyk-Lepage
Le 24 avril 1981, la vie de l’auteure – alors âgée de 2 ans et demi – bascula. Sa mère fuit la maison, l’emportant avec elle. Dalila ne réalisa pas bien pourquoi « Fallait partir vite ».
Avec le temps, elle comprit que ce n’était pas normal que son père frappe sa mère, ou qu’il tape sa tête par terre ou dans les murs. Elle ne savait pas que, chaque jour, des femmes meurent sous les coups de leurs compagnons. En tant que témoin de ces violences et hypermnésique, elle n’a pas oublié ; sa mémoire garde tous ses souvenirs dans des boîtes. Lorsqu’elle en ouvre une, elle se remémore tous les détails : les couleurs, les odeurs, les sentiments, les sons, les ambiances. Le moment est venu pour l’auteure de les partager.
Dalila Wypiorczyk-Lepage naît en 1978 à Clamart, dans un foyer de jeunes filles mères. Après des études de droit au sein de l’université Paris XIII, elle travaille dans différents domaines professionnels et devient seconde de cuisine au restaurant La Criée. À présent maman de cinq enfants, elle s’épanouit dans son rôle de mère au foyer et se consacre également à l’écriture.
Quatrième de couverture
« Il part rejoindre maman qui repasse du linge dans leur chambre. Je reste dans le couloir, devant la porte ouverte, les deux pieds sur la dalle blanche. Le papa parle fort, de plus en plus fort, il fait de grands gestes avec ses bras. Il hurle. Maman pleure, bafouille. Elle s’éloigne de son fer à repasser et tente de venir fermer la porte pour m’épargner le spectacle. Mais le papa ne la laisse pas passer, il la pousse sur le lit, elle bascule sur le dos, il l’enjambe, il s’assoit sur elle, maman répète :
— Arrête ! Arrête ! Non ! Arrête !
Le papa frappe encore et encore avec son poing, dans le visage de maman qui ne dit plus rien. Mais aujourd’hui le papa n’est pas là, d’ailleurs… »
24 pages, 10,50 euros, Editions Baudelaire.