Une étude réalisée par The Lancet et dont les résultats ont été publiés dans la revue The Lancet Planetary Health, mercredi 18 mai, a révélé que la pollution était responsable de la prématurée de neuf millions de personnes en 2019. Le bilan ne s’améliorerait pas, principalement en raison de la mauvaise qualité de l’air et des polluants chimiques, particulièrement le plomb.
Une mort prématurée sur six, chaque sur la planète, est liée à la pollution, selon la Commission sur la pollution et la santé du Lancet. En effet, si la pollution et les déchets créés par les humains rejetés dans l’air, l’eau et le sol tuent rarement directement, ils sont cependant à l’origine de graves maladies du cœur, de cancers, de problèmes respiratoires ou de diarrhées aiguës.
L’auteur principal et codirecteur de la commission, Richard Fuller, indique : « Les effets de la pollution sur la santé restent énormes, et les pays à faible et moyen revenus en subissent les répercussions. Ils concentrent en effet 92 % de ces décès et la majeure partie des pertes économiques qui en découlent… L’attention et le financement n’ont que très peu augmenté depuis 2015, malgré une augmentation bien documentée des préoccupations du public en matière de pollution et de ses effets sur la santé. »
Les décès prématurés liés aux types de pollutions associées à l’extrême pauvreté sont malgré tout en repli, mais ceux liés à la pollution de l’air et à la pollution par produits chimiques augmentent.
Dans l’étude du Lancet, il est souligné : « L’effet de la pollution sur la santé reste bien plus important que celui de la guerre, du terrorisme, de la malaria, du VIH, de la tuberculose, des drogues et de l’alcool, et le nombre de morts causées par la pollution rivalise avec celles causées par le tabac. »
L’analyse se fonde sur les données du Global Burden of Disease (« charge mondiale des maladies »), un programme international de recherche en épidémiologie piloté par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (Seattle, Etats-Unis), auquel collaborent quelque 7 000 chercheurs. L’étude pionnière de 2017 prenait en compte les données pour l’année 2015 ; celle de 2022 concerne 2019.
Quatre ans après un premier rapport, la situation n’a pas évolué : environ une mort prématurée sur six dans le monde est toujours liée à la pollution.
Des formes « modernes » de pollution
En outre, si la mortalité liée à la pollution au sein du foyer (liée à la combustion de carburants ou à des problèmes d’eau ou d’hygiène) a reculé, particulièrement en Afrique, les formes « modernes » de pollution pèsent largement plus qu’il y a vingt ans. En 2000, les décès prématurés liés à la pollution de l’air ambiant s’élevaient à 2,9 millions, et 4,5 millions en 2019.
Particules fines et ozone dans l’air, exposition au plomb, à des carcinogènes dans le cadre de son travail, pollutions chimiques dans l’environnement, gagnent du terrain, surtout en Asie. Richard Fuller avertit : « Si nous ne parvenons pas à nous développer d’une manière propre et écologique, alors ce que nous faisons est terriblement mauvais. »