« Alter ego » de Cédric de Bragança
Pour son quatrième roman, le journaliste qui s’est tourné vers la réalisation puis la production de documentaires, a puisé dans toute son approche de terrain pour bâtir un ouvrage qui prend aux tripes par sa conception, son originalité et la plongée vers la réflexion par rapport à sa propre existence. Roméo est mort d’un cancer de la prostate à 49 ans, mais comble de décalage, il assiste toutefois à ses propres funérailles. Le voyage vers le passé avec tout ce que cela procure peut commencer dans le livre déroutant mais bien ficelé.
252 pages, 17 euros, paru le 17 mars, Une seule vie.
« Nouvelle Babel » de Michel Bussi
Le roi de l’intrigue, collectionneur de succès, signe un nouveau roman plein de vie en jouant avec les codes du suspense, jonglant avec la manipulation pour l’action se passant en 2097. Fini le simple téléphone portable de notre époque et place à la téléportation pour se retrouver d’un clic à l’autre bout de la planète. La technologie permet d’être à la fois ici et ailleurs, mais un grain de sable va rayer la belle mécanique quand de paisibles retraités sont assassinés sur l’île paradisiaque. L’intrigue commence et Michel Bussi enfile ses gants de grand metteur en scène. Le voyage décoiffe.
456 pages, 21,90 euros, paru en février, Les Presses de la Cité.
« La Montée à l’Empyrée » de Pierre Le Franc
Médecin, cardiologue l’auteur pratique la stimulation cardiaque depuis trente ans. Dans le livre on ouvre les pages sur la grande aventure humaine comme une fenêtre pour respirer un air pur. Le fil conducteur déroule l’évolution de la science en suivant une nouvelle manière de penser pour aider à mieux comprendre les origines du monde. D’une grande utilité dans les tracas rencontrés dans une période plus que dégradée. Le livre fait du bien.
360 pages, 23 euros, paru en mars, Editions Deville.
« La beauté vulgaire »de Damian Tabarovsky
Deux textes séparés mais qui se parlent, se répondent donnent un écho sur notre époque, sur les conditions de vie, l’esprit philosophique, sociologiques avec des coups de griffes sur l’écriture et l’édition. L’auteur qui est éditeur dans une des plus jeunes maisons d’édition de Buenos Aires se faufile avec une aisance dorée dans l’ouvrage qui ouvre les yeux sur le monde.
Le bon maître, 256 pages, 21 euros, paru le 10 mars, Les Editions Noir sur Blanc.
« L’Histoire de mon cœur et de mon cul » de Noémie De Lattre
Artiste complète, comédienne, femme de théâtre, Noémie possède le sens de la formule, vit pleinement de passions multiples. L’imagination est souvent de sortie dans le livre vivant, sorte de cahier intime et même très intime parfois. Une sorte d’agenda de bonne humeur avec une franchise qui pousse parfois le bouchon des confidences en étant toutefois un peu gonflée dans un titre qui aurait pu être jugé comme racoleur mais qui illustre des propos d’une femme dont la liberté d’action et de ton montrent le chemin d’une totale émancipation.
307 pages, 18,90 euros, paru le 3 mars, Albin Michel.