Idées de lecture ► Souvenirs et sentiments : la réserve comprend du vin, des anges, et de l’amour paternel

 

« Les larmes du vin » de Daniel Picouly
La vie réserve parfois des surprises. Intronisé « Chevalier du tastevin » le romancier, loin d’être connaisseur et même incroyant des grands crus s’est lancé dans un discours sur le vin mais bien avant sur l’itinéraire et le liant social de ce que représente le vin dans notre vie. Un livre qui coule de source avec de doux souvenirs qui remontent à la surface comme des grappes de raisin qui fondent en bouche. Un éloge plein d’un bonheur tendre qui prend toute sa mesure.  
315 pages, 19,90 euros, paru le 5 janvier, Albin Michel.
 
 
« Les anges noirs de Berlin » de Bernard Cattanéo
1930, l’Allemagne nazie va changer la face du monde et le pays perd peu à peu son insouciance qui fait place à la peur. Eva qui rêve de devenir chanteuse s’installe à Berlin rencontre des artistes plus ou moins douteux mais tombe amoureuse de Fritz qui, hélas, choisit de mettre son talent de peintre au service du pouvoir en place. Eva hésite d’autant plus qu’elle va falloir faire un choix douloureux entre son homme et la Résistance qui veut l’enrôler. La vie est courte certes mais le danger plane. Menaçant et troublant.  
304 pages, 19 euros, paru le 5 janvier, City Editions.
 
 
« Regarde-moi » d’Antonio Ungar
La fiction politique qui entoure un attentat terroriste mené dans une salle de spectacle glisse dans un thriller des plus sombre. Un vertige de tension violente, érotique, paranoïa fait pénétrer d’une manière forte le lecteur dans le long tunnel de l’obsession avec tous les problèmes de société qui font déraper la machine bien huilée d’une vie où la montée de la droite radicale mélange au mixeur les dérives d’une société laissée sur le côté de la route tracée. Un livre qui touche au cœur.  
288 pages, 18 euros, paru le 6 janvier, Les Editions Noir et Blanc.
 
« Fils de » de Maurice Mimoun
Le lien qui unit un fils à son père est tellement puissant qu’il peut déterminer une vie. Le papa est agriculteur et débarqué d’Algérie, mécanicien et génie du bricolage. Le fils observe, se lance dans les petits actes qui font des gestes sécurisants. Mais au-delà des acquisitions matérielles il y a l’amour du prochain qui va donner au jeune Maurice une confiance indéfectible en l’humanité. Le témoignage est un hymne à la douceur, à l’amour profond et surtout à l’espoir. Du grand art dans la narration des sentiments.
181 pages, 18,90 euros, paru le 6 janvier, Albin Michel.