« QI » de Christina Dalcher
Ah, le fameux QI qui classe les individus et séparent les chemins dès l’enfance. D’un côté l’autoroute du savoir et la porte ouverte sur les écoles qui forment les élites et de l’autre avec un quotient en dessous des normes fixées, les établissements spécialisés avec des débouchés très limités.
Elena, enseignante dans une école supérieure joue la carte du savoir à fond mais lorsque sa fille de neuf ans rate un test et doit partir dans une institution ses certitudes s’envolent. Un roman fort, bien cadré dans une vie où la réussite à un prix.
403 pages, 22 euros, paru le 7 octobre, Editions Nil.
« Les exilés de Byzance » de Catherine Hermany-Vieille
29 mai 1453 la dernière capitale de l’empire romain d’Orient tombe après une bataille certainement la plus sanglante de l’Histoire. Byzance qui a résisté pendant un millénaire à tous les assauts s’effondre dans la violence sans nom.
Une fresque magistrale de force, porteuse de de sens, de larmes mais aussi d’espoir pour la reconstruction par le biais de l’exil des deux frères Nicolas et Constantin qui parviennent à s’enfuir et font le serment que leurs descendants se retrouveront dans le destin tragique d’une famille prise dans la douleur de l’exil.
470 pages, 21,90 euros, paru le 1er octobre, Albin Michel.
« La rivière et la mer » de Dominique Kesteloot
Une couverture d’un homme solitaire qui regarde la mer. La sobriété du titre, la concision des propos, le sens aigu de la narration nous plonge dans une chronique familiale sur près de deux siècles. On a l’impression de suivre les pas de l’auteur qui porte en lui l’accumulation de ce passé où la vie circule en chaque être humain. Où est la réalité, la fiction, qu’importe en se laissant prendre par la main dans le voyage intérieur qui regarde l’horizon avec une curiosité jamais rassasiée. De quoi se laisser embarquer sur la vague porteuse de la découverte.
756 pages, 29 euros, paru le 14 octobre, Editions Deville.
« Rouquine » de Stéphane Poirier
Il n’est jamais facile pour un premier roman de trouver le ton juste, la couleur qui englobe le récit. La rencontre entre l’errante, cabossée par le voyage et le taiseux au charme solaire est-il un hasard ou une marque du destin. L’alchimie prend, sans filtre social, sans jeu nocif. Tout coule de source mais doucement, à l’image de le livre les ombres du passé reviennent par la petite porte. Tout touche le lecteur au cœur dans l’hommage bleuté à l’amour mais aussi à la vie qui donne des ailes et le sourire discret face à la beauté. Coup de maître pour le Chellois Stéphane Poirier dont le fruit de la réflexion a accouché d’un bien bel ouvrage.
299 pages, 20 euros, paru le 7 octobre, Presses de la Cité.