Idées de lecture ► Ouvrir les yeux et se retrouver face à un ultime voyage, un chaos généralisé, ou une bouffée d’air pur

Les écrivains ouvrent les yeux des lecteurs sur un monde si proche mais parfois si lointain, avec cinq romans. Ceux-ci apportent une petite pierre à l’édifice d’une vie encore et toujours en construction.

« Tout le bleu du ciel » de Mélissa Da Costa
Coup d’essai, coup de maître pour le premier roman de Mélissa Da Costa qui, à 28 ans, montre une maturité par des sentiments bien mis en ondes. Cela résonne à l’oreille et passe par les ventricules pour caresser le cœur de doux rayons euphorisants.
C’est une histoire simple avec Emile qui passe une petite annonce pour fuir l’hôpital et prendre le large pour son ultime voyage. Joanne grimpe dans le camping-car pour un voyage stupéfiant de beauté et qui passe comme un arc-en-ciel par toutes les couleurs d’une vie qui rayonne enfin. C’est un grand roman d’une pureté remarquable où le lecteur va prendre une bien jolie bouffée d’air pur.
Roman, sorti le 15 février aux Editions Carnets Nord, 654 pages, 21 euros.
« Sam » de Christophe Ghislain
Sam est partie, d’un coup, sans crier gare. Jerry se retrouve seul avec leur fils de 5 ans. A force de tourner en rond, il prend la route avec le fiston sur une vieille Honda en direction du bout du monde à travers les vastes forêts de Norvège pour la retrouver.
Le livre est à la fois l’ode à l’amour mais aussi à la découverte des grands espaces, une épopée vraiment fantastique qui fleure bon la paternité et la quête d’un amour stoppé net.
Roman, sorti le 7 février chez Albin Michel, 391 pages, 21,50 euros.
« La cité de l’Orque » de Sam J. Miller
Les bouleversements ont englouti New York et les States ont suivi. Nous sommes au XXIIe siècle. Un paysage totalement modifié fort bien décrit par un auteur qui semble avoir pris de l’avance sur son temps. Dans le chaos généralisé un bateau s’approche avec une guerrière inuit. Un ours l’accompagne et en mer un orque suit le mouvement. Est-ce un signe de vengeance ? Suspense…
Roman fantastique, sorti le 7 février chez Albin Michel, 395 pages, 24 euros.
« Toute la ville en parle » de Fannie Flagg
Une petit village du Missouri avec ses rites et coutumes de 1889 à nos jours avec les drames et bonheurs qui se succèdent. Rien de spécial sinon que la vie continue au cimetière où les défunts y savourent leurs existences en accueillant avec un plaisir évident proches, amis et descendants.
Le roman est amusant, tendre  avec la plume de Fannie Flagg qui promène une légèreté de mise avec une  bien belle manière de voir la vie. Le livre fait du bien au moral par son humanité et sa tendresse.
Roman, sorti le 14 février au Cherche midi, 512 pages, 21 euros.
« Etranger parmi les vifs » de Pascal Bacqué
Un roman initiatique avec une pensée qui vagabonde sur les petites choses qui font notre quotidien, sur les grandes pages de l’Histoire qui se tournent, s’entremêlent et semblent danser dans le récit nullement décousu mais surprenant de vitalité et de justesse. On revisite des personnages, des lieux en entrant sur la pointe des pieds tellement le style est imposant d’une lucidité qui ressemble à une opération chirurgicale réussie.
Roman, « La guerre de la terre et des hommes » Massot Editions/Sophie Wiesenfeld Editions, sorti le 3 février, 448 pages, 23,90 euros.