Un livre sur le cerveau, un autre sur le corps et deux autres sur la recherche de l’amour. Des hauts et des bas et… débats : quand le quotidien de la vie passe par une reconstruction physique et psychique, cela donne quatre bons livres écrits avant tout avec le cœur.
« J’étais un homme pressé » de Christian Streiff
Ancien dirigeant de haute gamme, l’auteur a posé dans le petit livre acidulé un regard sur le temps qui défile et qui s’organise autrement après un AVC. Le corps est intact mais le cerveau déraille un peu et il faut le remettre sur la bonne voie qui est loin d’être celle de garage pour Christian Streiff (au ciné depuis le 7 novembre avec Fabrice Luchini).
C’est un véritable combat à mener bien décrit pour se reconstruire et envisager d’autres alternatives en se laissant « du temps au temps ». Le livre se dévore comme une sorte de méditation à haute voix qui fait du bien, interroge et oxygène le cerveau qui mérite vraiment que l’on prenne soin de lui.
Christian Streiff, 160 pages, 17 euros, sorti le 31 octobre, Cherche midi.
« La révolte d’une interne » de Sabrina Ali Benali
Un nouveau coup de gueule contre le régime hospitalier dépassé ? Pas que… dans le livre vérité où le docteur Sabrina Ali Benali ouvre son cœur en expulsant son trop plein comme elle l’avait fait sur sa page Facebook en s’adressant au ministre de la Santé. Un cri d’alerte aux 11 millions de vues qui a débouché sur cet ouvrage plus profond dans sa réflexion, très bien argumenté par l’exemple de tous les jours. On sent une femme certes révoltée par les conditions de travail mais avant tout une femme qui aime son métier malgré toutes les difficultés. Le récit est poignant et donne au quotidien vécu une véritable force de transmission.
Santé, hôpital état d’urgence de Sabrina Ali Benali, 192 pages, 17 euros, sorti le 25 octobre, Cherche midi.
« Pas d’amour sans amour » d’Evelyne Dress
Voilà une comédie de mœurs enjouée, vive et piquante à souhait. Eva, célibataire de 40 ans sort d’un échec sentimental et n’a pas fait l’amour depuis 3 ans. Elle a pour optique « pas d’amour sans amour » qui semble limiter ses possibilités. En se lançant dans le grand bain de la recherche Eva n’est pas au bout de ses surprises dans la course au bonheur recherché. Quand les aventures amoureuses demeurent avant tout une grande aventure dans cette ascension délicate vers les sommets de la béatitude.
Un livre subtil et parfois déconcertant mais profondément honnête où beaucoup se reconnaîtront.
Evelyne Dress, 240 pages, 16 euros, paru le 6 novembre, Editions Glyphe.
« L’antichambre du Bon Dieu » d’Emmanuel Prost
Une histoire belle, émouvante dans un petit pays du Nord, Oignies. Simple aussi à l’image de Patou, considéré comme l’idiot du village qui n’a que son cheval Chico pour adoucir la solitude de sa vie. En septembre 1861, Patou rencontre la fille d’un instituteur venu alphabétiser les ouvriers des mines. Les deux enfants deviennent amis mais Patou devenu jeune adulte va devoir se séparer de son cheval employé au fond des mines.
Un bon roman, prenant, sensible de bout en bout.
Emmanuel Prost, 320 pages, 20 euros, paru le 4 octobre, Presses de la Cité collection Terres de France.