C’est une règle de base en automobile : lorsqu’on détient un véhicule, quelle que soit son utilisation, il est obligatoire de l’assurer. On ne peut conduire sans permis tout comme on ne peut conduire sans assurance. Pourtant, c’est un phénomène encore répandu, ou toujours plus, en partie à cause des résiliations d’assurance.
De résilié à résigné, la différence est mince. S’il n’existe pas de réglementation établie quant au lien entre sinistre et résiliation d’une assurance, votre assureur peut décider du jour au lendemain de mettre prématurément fin à votre couverture auto s’il considère que votre profil est devenu trop risqué, principalement après un trop grand nombre de dérapages.
Quelle faute amène le plus souvent à une résiliation ? Et dans ce cas, comment les conducteurs réagissent-ils ? Le comparateur d’assurance auto pour conducteurs résiliés Assurance-auto-pour-resilie.com est allé à la rencontre d’un millier d’automobilistes anciennement ou actuellement concernés par cette situation depuis 2017.
Pour un peu plus de la moitié d’entre eux (51% pour être précis), la résiliation de leur assurance a été perçue comme une « injustice ». Pourtant, ils sont encore plus nombreux à avoir perdu leur couverture pour des motifs légitimes. Un peu plus d’un tiers ont perdu leur permis tandis qu’un autre bon tiers n’avait tout simplement pas payé la cotisation à temps, même après les rappels de rigueur. De plus, 57% des résiliés privés de permis ont perdu leur licence après une conduite en état d’ivresse.
La mauvaise foi les a d’ailleurs conduit à faire comme si de rien n’était, au point qu’un quart des conducteurs résiliés ont continué à rouler sans assurance. Certes, un automobiliste concerné par une résiliation est « fiché » pour cinq ans et doit payer en moyenne 18% plus cher au moment de s’assurer à nouveau. Il est donc assez compliqué de trouver un interlocuteur suffisamment ouvert.
Pourtant les offres d’assurances sont de plus en plus diversifiées (particulièrement sur Internet) avec des offres directement adressées aux conducteurs « à risque », ce dont ils sont conscients puisque 37% y font appel et 38% vont directement s’adresser à un assureur potentiel, preuve que l’information circule. De plus, face à l’obligation d’assurer son véhicule, le Bureau Central de Tarification (BCT) a le pouvoir de contraindre un assureur de couvrir un conducteur résilié si jamais celui-ci enchaîne les refus.
Sauf que non seulement le BCT est un organisme trop peu médiatisé (9% des conducteurs le connaissent et 1% seulement s’y est adressé), mais en plus le délai de retour d’une assurance peut être excessivement long. La majorité (59%) a dû attendre au maximum un mois certes, mais 12% ont patienté jusque trois mois et surtout près de 30% sont toujours à la recherche de leur assurance.
Selon l’Agira, la France compte huit millions d’automobilistes résiliés par leur assurance sur ces cinq dernières années.
Enquête réalisée par le comparateur Assurance-auto-pour-resilie.