Les associations parisiennes Patrimoine et environnement, Défense du site de Notre-Dame, Comité de l’île Saint-Louis, ainsi que des riverains ont déposé des recours contre la piétonnisation des voies sur berge.
Les recours pouvaient être déposés jusqu’à vendredi 11 mai au soir. Huit ont été enregistrés l’après-midi. Plusieurs associations ont ainsi demandé l’annulation de l’arrêté du maire de la ville, datant du 6 mars, fermant la berge de Seine rive droite à la circulation automobile.
Le maire de Paris, Anne Hidalgo, a piétonnisé les voies sur berge pour « lutter contre la pollution de l’air ». Le tribunal administratif a annulé la décision, le 21 février, arguant d’une étude d’impact du projet qui « comportait des inexactitudes, des omissions et des insuffisances ». Le maire a repris un arrêté, cette fois au nom de la défense du patrimoine, les berges étant classées à l’Unesco.
Depuis la piétonnisation effective, le nombre de visiteurs enregistrés sur les voies sur berge s’élevait à 1,56 million, des chiffres livrés en mars et qui avaient enthousiasmé l’adjoint au Tourisme, Jean-François Martin. Les lieux seraient devenus « l’un des sites les plus visités de la capitale ». Les passants ont été dénombrés grâce à des caméras de comptage installées sur les quais.
La fréquentation démontre, pour le maire de Paris, « l’engouement populaire suscité par cette mesure auprès des Parisiens, des Franciliens et des touristes ». Les berges sont le plus fréquentées en juin, puis juillet, mai et août, surtout le dimanche puis le samedi, le lundi et le vendredi, entre 19 et 20 heures, du lundi au jeudi, 18 et 19 heures le vendredi, et entre 16 heures et 17 heures le samedi et le dimanche. Elles constituent pour les visiteurs « un vrai espace de respiration et de liberté, pour se promener, se détendre, faire du sport, ou encore pour aller travailler à vélo ».
Depuis son instauration, la piétonnisation fait polémique. Parmi les motifs des derniers recours figure le fait que le maire de Paris ne peut, selon l’avocat de plusieurs requérants, invoquer des problèmes de circulation « compte-tenu de ce que les voies sur berge étaient fermées depuis 18 mois », ou qu’« aucune nécessité de sécurité publique ne justifie une mesure de police ».
L’audience aura lieu le 3 juillet, a précisé l’avocat.