Les noix de coco, ça se récolte toute l’année. En effet, la récolte des fruits est possible quatre à sept ans après la plantation, en fonction de l’espèce de cocotier. Vous pourrez les récolter pendant une durée d’environ soixante ans.
Sauf que dans nos régions, le cocotier ne donne pas vraiment de fruits et il faut aller dans les contrées plus au sud de la planète pour en trouver. Au Panama, Artemio Zamora grimpe dans les cocotiers pour y récupérer des cocos (comme on dit là-bas) à plus de vingt mètres, un savoir-faire apprécié par ses clients.
Artemio, 30 ans, est né et vit au Panama, en Amérique centrale. Il n’avait que 9 ans lorsqu’il s’est essayé pour la première fois à monter dans un cocotier. Il a appris seul : « Je ne crois pas qu’on puisse apprendre à grimper. Je suis né avec ce don ! J’ai commencé avec des petits cocotiers, bien sûr ; maintenant je vais à plus vingt mètres. Ma seule limite, c’est la hauteur du cocotier ! » s’exclame-t-il avec fierté et en espagnol.
Au début, l’attrait de boire une eau fraîche et de manger la chair des noix l’a poussé à monter le long du tronc fibreux. Artemio est maçon mais son travail ne suffit pas pour nourrir sa famille. Le savoir-faire atypique de grimpeur de cocotiers, en revanche, lui permet d’arrondir ses fins de mois. Les habitants, sa famille et ses amis se sont passé le mot : pour cause, l’ascension d’un cocotier est ardue voire périlleuse. Ses clients payent 5 à 10 dollars par arbre escaladé mais le gain est attrayant pour eux aussi : un arbre peut donner jusqu’à une douzaine ou une quinzaine de gros fruits.
Sous le soleil de Panama, on apprend vite à minimiser l’effort. Alors, pour son travail, Artemio triche un peu : il utilise une échelle pour les dix premiers mètres. Il est toujours accompagné de son associé et ami, Daniel Dias, qui tient l’échelle pour plus de sécurité.
Arrivé à la couronne de feuilles, il ne faut pas avoir le vertige : la tête du cocotier effectue de larges ellipses. Mais Artemio est loin d’être inquiet : le cocotier « plie mais ne rompt pas » confie-t-il.
Au sommet, le jeune escaladeur doit s’agripper solidement sur la partie la plus solide. Pour cela, il doit s’immiscer à la base des longs pics secs et durs, dits « spathes », qui entourent le bulbe et qui peuvent atteindre plus d’un mètre de long. Lorsqu’il est assis à califourchon, pour libérer ses deux mains, son ami lui envoie une machette accrochée à une corde qu’Artemio a pris soin de nouer à son torse avant de monter.
Une couronne foliaire se compose de près de trente feuilles et à l’aisselle de chacune se trouve une inflorescence qui donne un régime de noix de coco. Artemio n’a plus qu’à couper les régimes aux fruits les plus gros. De temps en temps, des fruits se détachent durant l’opération, donc il ne faut jamais rester en-dessous…
En tombant de plus de vingt mètres, le fruit lourd se fracasse sur le sol et perd tout son jus. Heureusement, Artemio a une astuce : il va accrocher chaque régime à la corde et faire coulisser les fruits jusqu’en bas pour que son associé les récupère.
La culture de cocotiers est rentable puisque le cocotier produit des fruits durant soixante-dix ans en moyenne et, de la tête au pied, tout peut servir : la chair du fruit, le lait préparé avec la chair, l’eau, l’huile mais aussi la fibre ou bourre de coco, la coque, les feuilles et le « tronc ». De même, le cocotier est utile à toutes les étapes de maturation : lorsqu’il est jeune et vert, le coco offre une eau chargée en potassium et minéraux aux propriétés déshydratantes et antioxydantes. L’eau sucrée est préconisée pour les personnes qui sont malades en voiture ou en bateau ou qui ont la « gueule de bois ». La chair du jeune coco est tendre, riche en gras saturés, en protéines et en fibres si bien qu’elle facilite la digestion.
Lorsque le fruit a mûri, les artisans fabriquent des cordes, des brosses et des balais avec la bourre ou fibre qui entoure la coque du coco car celle-ci est particulièrement solide.
Un cocotier commence à donner des fruits à partir de six ou sept ans. A raison d’une récolte tous les deux mois, il peut fournir jusqu’à cent cinquante à deux cents fruits par an. Après soixante-dix à quatre-vingts ans, il ne produit plus mais le bois du « tronc » ou plutôt de la tige (car le cocotier n’est pas un arbre, c’est une plante monocotylédone) ainsi que les grandes feuilles servent à la construction de maisons et de bateaux. Les feuilles ou palmes forment d’excellentes isolations sur les toits.
La variété de palmiers de la famille des Arecaceae ne pousse pas en France mais dans toute la zone tropicale d’Asie, d’Océanie et bien sûr en Amérique. Cependant, vous trouverez des noix de coco dans la plupart des grandes surfaces. La chair est idéale pour caler les petites faims. Ne jetez pas la coque : elle peut servir de bol ou de pot, une astuce sympa pour servir une salade exotique à vos invités. Pour préparer des cocktails ou du riz cuit à l’eau et chair de jeune coco, vous pouvez vous rendre dans le magasin asiatique le plus proche. C’est là que vous trouverez l’ingrédient.
Vous pouvez aussi aisément vous procurer de l’huile de coco : elle sert en cuisine pour les salades et les fritures. Elle est parfaite pour entretenir les cheveux, remplacer votre crème de soin de la peau et contre les cicatrices, vergetures, démangeaisons et piqûres de moustique.