Il reste moins de trois ans aux fumeurs pour profiter du prix du paquet à moins de dix euros. En 2020, les vingt cigarettes atteindront le cap redouté par la clientèle et les débitants de tabac mais encore trop éloigné pour les associations anti-tabac.
Après une première augmentation moyenne de 35 centimes d’euros d’ici à la fin de l’année, visant à « harmoniser le prix du paquet du tabac, notamment les [prix] plus faibles », cinq hausses sont ensuite prévues : un euro en mars 2018, cinquante centimes en avril puis en novembre 2019, cinquante centimes en avril 2020 et enfin quarante centimes en novembre 2020, afin d’atteindre à cette date le seuil psychologique de dix euros.
Selon le ministre de la Santé, Agnès Buzin, dans une interview sur Europe 1, les augmentations étalées dans le temps permettront « aux gens de se préparer, de trouver les moyens d’arrêter de fumer. C’est un calendrier qui permet à chacun de se mettre dans la perspective de l’arrêt ». Dans quelques jours, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 sera présenté officiellement.
L’argument n’a cependant pas totalement convaincu les associations. Clémence Cagnat-Lardeau, la directrice d’Alliance contre le tabac, regrette : « La seule augmentation qui va avoir une incidence sur la consommation, c’est celle de 14,1 % en mars 2018. Toutes les autres, comprises entre 4,2 % et 6,2 %, ne se traduiront pas par des baisses de la consommation car seules les hausses supérieures à 10 % sont réellement efficaces ».
Des hausses modérées et régulières ne décourageraient en effet pas les fumeurs. « Il faut augmenter les prix, mais il faut le faire de façon importante et brutale », résume Yves Martinet, tabacologue.