Les espèces à sang chaud sont apparues il y a 252 à 259 millions d’années, juste avant la plus grande extinction de masse sur Terre, due à un réchauffement climatique, ont découvert des chercheurs français.
« Il n’y a pas si longtemps, on pensait que c’était une acquisition récente, de l’ordre de 100 millions d’années à peu près », explique Christophe Lécuyer, l’un des chercheurs du laboratoire de géologie de Lyon (centre-est) ayant réalisé ces travaux, publiés mardi dans la revue eLife.
C’est l’analyse de fossiles de reptiles mammaliens qui a permis de déterminer que l’apparition d’individus à sang chaud remontait au Permien supérieur, dans l’intervalle entre le Permien et le Trias. A cette époque, il y a quelque 252 millions d’années, une extinction massive avait emporté 90 à 95% des espèces dans les océans et 75% sur le continent.
Un réchauffement climatique d’une dizaine de degrés en moyenne annuelle, provoqué par un volcanisme majeur en Sibérie, serait à l’origine de cette extinction.
Certains reptiles mammaliens comme les cynodontes, animaux à sang chaud et ancêtres des mammifères, ont survécu à cette crise.
« On ne sait pas pourquoi le sang chaud est apparu, mais notre hypothèse est que ce caractère nouveau pourrait avoir favorisé la survie de certaines espèces lors de l’extinction du Permien-Trias », avance Kévin Rey, l’un des autres chercheurs.
« Avoir du sang chaud permet de réguler sa température corporelle et de s’adapter au changement climatique », complète Christophe Lécuyer. « Il faut des conditions bien particulières pour développer cette caractéristique comme une nourriture abondante et variée ».
Cette découverte, ajoute-t-il, pourrait permettre d’orienter une stratégie pour protéger les espèces les plus menacées par le réchauffement climatique actuel, notamment celles à sang froid comme « les reptiles, tortues ou mammifères marsupiaux ».
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