Sony a pris le cas du vinyle en main et fera de nouveau tourner les disques à microsillons sur les platines (dont la petite dernière du groupe nippon est sortie en 2016). L’activité du vinyle renaîtra en mars 2018, autrement dit 30 ans après son arrêt. Sony surfe déjà sur la vague qui a déferlé au pays du Soleil-Levant depuis 2009.
Le retour des disques vinyle va atteindre un état de grâce. Sony a annoncé, jeudi 29 juin, qu’il allait relancer la production et que les 33-tours seront de nouveau fabriqués dans une usine de la préfecture de Shizuoka, au sud-ouest de Tokyo.
Pour réaliser son projet, Sony a dû faire appel appel à d’anciens ingénieurs qui ont transmis leur expertise à leurs successeurs. De l’archéologie musicale, en quelque sorte, pour que les disques retrouvent le grain sonore d’antan et puissent – toujours – être rayés en cas d’usage trop intensif. Dans un entretien au quotidien économique Nikkei, le PDG de Sony Music, Michinori Mizuno, s’est dit persuadé que cette nouvelle vague nostalgique sera payante. « Elle séduira les plus jeunes » attirés par cette mode et « la qualité du son », a-t-il affirmé.
MPO, la principale usine de pressage de vinyles qui fabriquait pour le monde entier 2,5 millions de galettes en 2011, a dépassé haut la main les 15 millions au cours des douze derniers mois. MPO a investi dans huit nouvelles lignes de pressage de vinyles – pour les porter à vingt-quatre – et augmenter ainsi de 50 % en deux ans ses capacités de production.
Sur le site web de Sony, l’ingénieur du son, Kazuo Nada, donne son idée du pourquoi le public s’intéresse au vinyle depuis plusieurs années : « Que vous soyez à la recherche d’un album récent ou d’un vieux disque, lorsque vous tombez dessus dans un magasin et que vous ne l’achetez pas tout de suite, vous ne pouvez jamais être sûr de le retrouver un jour. Le monde des vinyles est fait de rencontres impromptues et inouïes. Les disques offrent un rapport tangible et plus profond à la musique, une connexion qu’on ne retrouve pas avec les formats numériques. Quand j’achète un disque d’occasion, je sens à quel point l’ancien propriétaire l’a choyé ».
L’effet est le même dans n’importe quelle boutique de disques, de New-York à Londres, Amsterdam, Paris, Melbourne, Rome… Encore faut-il avoir un magasin à portée de main car on doit bien reconnaître que le plus pénible, à la belle époque des vinyles, c’était, peut-être plus encore que de dénicher l’album de ses rêves, de trouver la boutique…