Les éléphants ont le sommeil léger et surtout en courtes phases. La découverte pourrait aider l’Homme à soigner ses insomnies, selon une étude publiée sur le journal du CNRS.
Ils ont une mémoire légendaire et sont de petits dormeurs. Les éléphants ont attiré l’attention des chercheurs qui ont conclu, dans une étude publiée dans la revue Plos One, que le plus gros des mammifères était le plus petit dormeur. Dans la nature, il ne dormirait en réalité que deux heures par jour, par épisodes plus ou moins longs. Les femelles sont même capables de rester éveillées pendant environ 46 heures, en demeurant très actives.
Encore fallait-il les observer dans leur milieu.
Alexandra Gros (docteur en neurosciences à l’Institut des neurosciences Paris-Saclay), l’auteur de l’article dans le journal du CNRS, écrit que « les scientifiques de l’université de Witwatersrand (Afrique du Sud) ont suivi, pendant 35 jours, deux éléphantes du parc national de Chobe, au Botswana, équipées d’un implant sous-cutané contenant un actimètre au niveau de la trompe, organe qui reste posé sur le sol lors des phases de sommeil. Le dispositif permet de quantifier les mouvements de la trompe et donc de déterminer les phases de sommeil des animaux. Les éléphantes ont été également équipées d’un collier standard composé d’un système GPS afin de suivre les mouvements et la position des animaux, et d’un gyroscope afin de détecter la position (debout ou couché) des animaux lors de leurs phases de sommeil ».
De là à établir une correspondance avec les phases de sommeil chez les humains, il n’y avait qu’un pas, même si c’est celui d’un éléphant. On peut se poser la question, est-ce que dormir de manière entrecoupée est vraiment néfaste pour l’homme ? Si un mammifère comme l’éléphant peut le faire, pourquoi pas l’homme ? Ça déstresse rien que de l’envisager.
Alexandra Gros conclut : « Le sommeil polyphasique n’est d’ailleurs pas rare chez les personnes âgées et est plus fréquent dans certaines pathologies neuronales comme les démences. De plus, le sommeil polyphasique est également expérimenté pour les personnes dont les activités exigent des périodes de vigilance rapprochées telles que les militaires, les médecins ou encore les navigateurs solitaires. L’étude du sommeil polyphasique chez l’animal qui l’utilise pourrait donc permettre de mieux comprendre ce type de sommeil et ses effets positifs et/ou négatifs sur les fonctions cognitives et physiques qui restent à ce jour inconnus ».