La population de frelon asiatique continue de croître. Le vilain, devenu l’ennemi public numéro 1 de l’été, s’en prend aux abeilles et les apiculteurs de la région craignent ses attaques contre les ruches.
Le problème avec le frelon asiatique est que, pour le moment, il n’a aucun prédateur connu. Il est apparu en France en 2004 et atteint de plus en plus la Seine-et-Marne. Evidemment, c’est l’été que les hommes, mais plus particulièrement les abeilles, vont être confrontés aux frelons. Les butineuses se font attraper au thorax et couper en deux par le grand attaquant qui les attend en embuscade à l’entrée de la ruche. Il attend le retour d’une ouvrière chargée de pollen, descend en piqué, la fait tomber au sol, lui flanque un coup de mandibules derrière la tête, puis la démembre et l’emporte vers son nid pour nourrir les larves. Le met est un vrai régal pour le Vespa velutina, nom savant de la bestiole.
Les frelons s’en prennent aussi aux bourdons. Ces derniers ne font certes pas de miel mais sont d’excellents pollinisateurs et jouent un grand rôle dans l’écosystème.
Le frelon asiatique est avant tout un danger pour l’écosystème et l’environnement. Mais il peut aussi l’être pour l’Homme. Bien qu’assez inoffensif, il devient dangereux dans certaines situations. Un frelon seul ne sera pas agressif , mais si cela relève de la défense du nid, alors toute la colonie va attaquer l’intrus.
Pour se protéger du méchant frelon asiatique, il s’agirait de poser des pièges.
Le Muséum national d’histoire naturelle a étudié le problème. Dans un premier temps, la bête a été quantifiée. Un nid produit 13 000 individus entre avril et décembre, avec un maximum de 2 000 individus présents au mois d’octobre, et au moins 550 femelles sexuées, celles qui assureront la descendance l’année suivante.
« Elles partent par vagues successives à l’automne et, quand on connaît leur capacité de dispersion de 60 kilomètres, il est clair qu’aucun piégeage ne peut freiner le front d’invasion », explique Quentin Rome, responsable du programme d’étude du frelon asiatique au Muséum national d’histoire naturelle.
La seule solution pour se débarrasser du frelon asiatique, arrivé dans l’Hexagone par le Lot-et-Garonne à la faveur d’une importation de poteries chinoises en 2004, et qui a désormais colonisé 70% du territoire français, serait de tuer toutes les reines, sans exception. Les questions morales posées par une telle entreprise mises à part, les chances de réussites sont faibles.
Le piégeage de printemps favorise la survie des reines en les privant de batailler à mort contre leurs congénères prises dans le guêpier. En effet, 95% des frelonnes ne survivent pas à l’hiver. Sur celles qui restent en vie au printemps, 95% meurent à leur tour en combat singulier avec leurs sœurs et cousines.
Par ailleurs, beaucoup d’insectes se font prendre dans les pièges, mais peu sont des frelons. Une étude menée à Bordeaux (qui remonte quand même à 2009) a montré que seuls 0,55% des prises étaient des frelons asiatiques, et qu’en revanche chaque piège capturait 1 089 insectes en moyenne par semaine.
Plusieurs laboratoires de recherche, dont celui de de l’université de Tours, planchent sur la mise au point d’appâts à base de phéromones, qui permettraient d’améliorer fortement l’efficacité des pièges sans tuer tout ce qui vole autour et l’implantation d’une petite mouche parasitoïde qui pond son œuf au printemps sur des reines frelons. L’œuf éclot et la larve va se développer dans l’abdomen de son hôte. Le phénomène va évidemment entraîner la mort de la reine au bout de dix ou quinze jours.
La découverte est essentielle car si le parasite tue la reine, la colonie entière meurt.
La lutte contre le frelon asiatique pourrait être biologique.