Le nouveau ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, veut que les devoirs des élèves soient faits en classe plutôt qu’à la maison. Il a officiellement lancé le dispositif, hier, vendredi 26 mai.
C’est un tout premier chantier que c’est donné le nouveau ministre que celui des devoirs faits à l’école et non à la maison. « L’objectif est que les enfants rentrent chez eux, devoirs faits » a-t-il déclaré hier.
Le dispositif inclurait ainsi les devoirs à l’école, mais ceux-ci ne seraient pas faits à la maison. Ils auraient vocation à être réalisés dans l’établissement, de façon à créer une forme de tranquillité en famille sur le sujet, d’amenuiser les inégalités qui peuvent exister entre les familles.
Jean-Michel Blanquer a promis des premières applications, dès septembre, du système dont les détails et les modalités seront annoncés bientôt : « Je vais écouter les acteurs pour affiner le processus (…). On va s’adapter à chaque cas. Par exemple, cela pourra prendre la forme d’études dirigées, de 16 à 18 heures, le soir, dans tous les collèges, et pas seulement en zone d’éducation prioritaire ».
La Peep (Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public) estime que « les deux parents travaillant, ça devient de plus en plus difficile pour les familles de faire les devoirs avec leurs enfants.
Déjà, à l’école primaire, selon les instructions officielles, les devoirs écrits à la maison sont interdits. Ils entrent dans l’organisation des études dirigées, d’une durée quotidienne de trente minutes, mises en place dans chaque classe pendant le temps scolaire, à la suite des séquences d’enseignement proprement dites et avant le début des activités péri-scolaires éventuelles.
Les devoirs tels qu’ils sont pratiqués la plupart du temps ne seraient alors que des exercices, entraînements et révisions que les enseignants n’ont pas le temps de caser pendant les heures de travail prévues dans un programme bien chargé.
Circulaire du 29 décembre 1956
Abrogée par la circulaire n° 94-226 du 6 septembre 1994.
Des études récentes sur les problèmes relatifs à l’efficacité du travail scolaire dans ses rapports avec la santé des enfants ont mis en évidence l’excès du travail écrit généralement exigé des élèves. En effet, le développement normal physiologique et intellectuel d’un enfant de moins de onze ans s’accommode mal d’une journée de travail trop longue. Six heures de classe bien employées constituent un maximum au-delà duquel un supplément de travail soutenu ne peut qu’apporter une fatigue préjudiciable à la santé physique et à l’équilibre nerveux des enfants. Enfin le travail écrit fait hors de la classe, hors de la présence du maître et dans des conditions matérielles et psychologiques souvent mauvaises, ne présente qu’un intérêt éducatif limité.
En conséquence, aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette prescription a un caractère impératif et les inspecteurs départementaux de l’enseignement du premier degré sont invités à veiller à son application stricte.
Elle ne doit entraîner ni la suppression pure et simple des devoirs, ni une détérioration de l’enseignement des disciplines principales. Elle doit par ailleurs être effective et contrôlable. (…)
Des devoirs continueront à être donnés. Il convient de noter que le mot devoir doit être entendu dans sa définition courante. Le “devoir” se distingue de “l’exercice” en ce que, tandis que celui-ci permet de s’assurer sur-le-champ si une leçon a été comprise, celui-là permet, en outre, de mesurer l’acquis de l’élève et de contrôler ses qualités de réflexion, d’imagination et de jugement. Il exige de l’enfant un effort personnel et soutenu, une mise en forme et “au propre” utiles à sa formation, à celle de son esprit comme à celle de son caractère; il ne saurait être question de le priver des bénéfices qu’il peut en retirer. La longueur du devoir sera évidemment réglée selon le temps dont l’élève disposera pour le faire, recopie soignée comprise. (…)
Ces devoirs, qu’on ne fera plus hors de la classe, c’est pendant la classe qu’ils seront faits. Dans quelles conditions et à quels moments ? Il est évident tout d’abord qu’un régime différent sera institué s’il s’agit de classes homogènes ou bien de classes à plusieurs cours. Dans celles-ci l’obligation où se trouve le maître d’occuper une division pendant que son attention s’attache à une autre a pour conséquence d’ouvrir au travail écrit des possibilités et du temps qui rendent facile l’exécution des devoirs.
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