La pyrale du buis (Cydalima perspectalis) a été introduite accidentellement dans des végétaux importés d’Asie vers 2007. Elle n’a pas de prédateur en Europe et le phénomène s’étend progressivement chaque année dans les jardins. Son action sur les haies de buis est redoutable et le spectacle affligeant.
En raison de son appétit vorace, la chenille non urticante occasionne des ravages importants et peut détruire les buis en seulement quelques mois. En 2016, elle avait ravagé les superbes allées de buis du château de Vaux-le-Vicomte.
Lors de la bourse aux plantes de Villevaudé, samedi 22 avril, des visiteurs venus de Chelles et de Pomponne l’avaient signalée et se sont enquis sur la façon de l’éradiquer. Or, il n’existe pas de traitement préventif et, bien que l’espèce envahissante figure sur la liste d’alerte de l’Organisation européenne et méditerranéenne, les pouvoirs publics ne communiquent pas sur ses dangers.
Dès le mois de février, ou mars, après un hivernage dans leur cocon constitué de soie blanche tissée entre deux feuilles, les jeunes chenilles se réveillent. Elles dévorent aussitôt les feuilles et l’écorce verte du buis, se nourrissant des feuilles de l’intérieur. En agissant ainsi, elles rendent leur présence plus difficile à détecter.
D’avril à octobre, les chenilles se transforment en nymphes ou chrysalides. La nymphose dure environ un mois.
De mai à octobre, le papillon sort et la femelle pond des œufs (jusqu’à 400). La ponte des œufs donne bien sûr naissance à de nouvelles chenilles et le cycle infernal recommence.
On compte jusqu’à trois cycles de mars à octobre, la dernière génération hiverne en l’état de jeunes chenilles logées dans leurs cocons.
Un traitement biologique existe pourtant : le bacille de Thuringe (Bacillus thuringiensis). Il s’agit d’une bactérie qui vit naturellement dans le sol et que l’on peut se procurer dans les jardineries. Le traitement doit être appliqué à la fin de l’hiver, dès que les premières chenilles sont détectées.
La chenille est infectée lorsqu’elle dévore les parties de la plante arrosée par la bactérie. Ne pouvant plus s’alimenter, elle meurt alors paralysée dans les jours suivants. Pour plus d’efficacité, on doit renouveler l’opération dix jours après, toujours par temps sec, et ensuite à chaque période du cycle.
Au début du mois de mai, il est conseillé de mettre en place des pièges munis de capsules de phéromone femelle afin de capturer les papillons mâles, ralentissant ainsi la reproduction.
Dès que les premiers vols sont détectés, on peut installer des diffuseurs de trichogrammes : des micro-insectes ailés qui vont pondre dans les œufs des chenilles et les empêcheront de naître. Cette méthode peut se révéler efficace pour éviter la prolifération des œufs de chenille.
Si vous résidez dans une zone sensible, il est indispensable d’inspecter vos arbustes pour détecter le plus tôt possible une infestation éventuelle. Vous pouvez utiliser un filet anti-insectes qui protégera vos buis non encore contaminés. En période de beau temps, on peut passer les buis au jet d’eau. L’opération endommage les chenilles, œufs et nymphes.
Si l’une de vos plantations est touchée, ou en cas de capture d’un papillon dans un piège, il est important d’en informer le voisinage car des actions collectives de surveillance puis de traitement s’imposent pour empêcher la prolifération de la pyrale du buis.