Elles sont un cauchemar. Les tiques se réveillent au printemps. Elles s’attaquent aux animaux comme aux humains. Gare aux piqûres des vilaines.
Elles doivent certainement avoir une utilité mais on se demande encore laquelle. Les tiques, pour les humains et les animaux de la planète, sont un fléau. En Europe, elles peuvent couvrir la quasi totalité de la tête d’un oiseau et surtout transmettre la piroplasmose aux chiens, une maladie qui peut être mortelle. En Afrique, elles se fixent aussi sur les animaux à sang chaud et n’épargnent ni les lions ni les gnous.
Guettez vos « gratouillis ». C’est peut-être un tique qui s’est fichée dans votre peau. Elle s’accroche le temps de se gorger de votre sang. En attendant, elle peut aussi transmettre des maladies comme la tristement célèbre maladie de Lyme ou « borréliose de Lyme ».
La zoonose peut toucher plusieurs organes et systèmes, la peau mais aussi les articulations et le système nerveux. Non traitée, elle évolue sur plusieurs années ou décennies en trois stades de plus en plus graves. Le traitement repose sur la prise d’antibiotiques ; il sera d’autant plus efficace qu’il sera administré rapidement.
La maladie atteint quelques milliers de cas par an, en France. Si vous avez été piqué, il faudra évidemment retirer la tique, à condition de la voir. En effet, elle peut se détacher sans que vous vous aperceviez qu’elle est passée. Il faudra évidemment voir un médecin.
Damien, à Saint-Soupplets, raconte : « Le week-end dernier, j’étais invité chez des amis et pendant la soirée, j’ai remarqué que je me grattais au niveau du ventre. Ça a fini par attirer mon attention et là j’ai senti comme un petit bouton que j’essayais de retirer en l’arrachant avec les ongles, plus ou moins inconsciemment. Au bout d’un moment ça m’a paru un peu bizarre et j’ai demandé à ma femme qu’elle regarde. C’est là qu’elle a vu que c’était une tique. Elle était encore toute petite. Je savais qu’il fallait prendre des précautions pour l’enlever afin de ne pas laisser la tête de la tique dans la peau. C’est une amie qui a pris une pince à épiler et a réussi à l’enlever. J’ai été soulagé, surtout moralement car la bestiole est assez répugnante. Le lendemain, j’ai appelé mon médecin qui m’a pris tout de suite, a vérifié la rougeur que la piqûre avait laissée et m’a prescrit des antibiotiques afin d’éviter la maladie de Lyme ».
Le professeur Christian Perronne, spécialiste en infectiologie, chef de service à l’hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine), explique : « La maladie peut être détectée par une rougeur en forme d’auréole mais qui peut disparaître toute seule. Parfois, plus tard, quelques semaines ou mois après, peuvent apparaître des symptômes comme fatigue, maux de tête, problèmes neurologiques, dépression, le cœur qui se met à dérailler, douleurs articulaires… Neuf fois sur dix, le médecin va coller une étiquette psychosomatique… Le diagnostic en France pose problème. Il faut insister auprès de son médecin pour diagnostiquer. Il faut traiter systématiquement par des antibiotiques. Souvent les médecins, quand ils prescrivent, ne donnent pas la bonne dose ni la bonne durée. Si la rougeur est dans les cheveux, on ne la verra pas ».
En France, la majorité des contaminations survient entre les mois de mars et de septembre.