En 2017, l’INSV étudie les facteurs et les situations qui influencent l’organisation du sommeil des Français. Seul ou en couple (ou davantage ?…), les astuces pour assurer un bon co-sleeping existent.
Pour la 17e fois, la journée du sommeil (c’était vendredi 17 mars) en a réveillé plus d’un. Selon l’étude de l’institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), dormir à deux ne serait pas une partie de plaisir pour une partie des Français. Ainsi, le partage du lit gène l’endormissement dans 12% des cas, provoque des réveils nocturnes (13%) ou tient trop chaud à l’un ou à l’autre (10%). Par contre 49% des personnes qui dorment accompagnées, pensent que dormir ensemble est un plaisir. Cela a également un aspect rassurant pour 28% des sondés.
Les différences de goûts, de natures, de rythmes et de constitutions sont toutes susceptibles de bouleverser le sommeil de l’une ou de l’autre ou des deux personnes qui dorment en couple. Parmi les principales causes de gêne, on retrouve sans grande surprise les mouvements de l’autre. Joëlle Adrien, neurobiologiste et présidente de l’INSV, explique : « Nous faisons entre 40 et 60 mouvements par nuit comme bouger un bras, se retourner. Pour l’autre, cela peut avoir une incidence comme un sommeil de mauvaise qualité ». Les ronflements ou la respiration bruyante de l’autre font également partie des principales causes de gêne pour le sommeil. Au total, plus du tiers des Français ronflent régulièrement.
De là à incriminer le partenaire de nuit pour notre mauvais sommeil et la méchante humeur qui en découle le lendemain, il n’y a qu’un pas. « Les dettes de sommeil ont un impact sur la santé. Cela peut conduire à de l’hypertension, du diabète, du surpoids, à des troubles psychologiques… » souligne la neurobiologiste.
La température peut également être un problème. Le corps de l’autre tient chaud et la couette commune génère une niche thermique unique qui n’est pas toujours du goût des co-dormeurs. Certains sont frileux tandis que d’autres ont toujours trop chaud. En parallèle, les allées et venues pendant la nuit sont quelquefois inévitables et bien gênantes: soif, besoins naturels, bruits dans la maison. Autant de risques de réveiller son compagnon de lit.
Alors, faudrait-il décréter la chambre à part comme une norme ? Physiologiquement, on dort mieux seul. Mais quand on ne récupère pas bien la nuit à cause d’un partenaire un peu trop « remuant » ou « ronflant », ou les deux, la solution semble évidente : il vaut mieux dormir seul.
Cependant, il reste un espoir alors que vous souhaitez rester dans le même lit que votre moitié. Vous pouvez avoir recours à quelques petits trucs, certains étant d’une évidence criante mais malgré tout ignorés.
Selon l’INSV, il est préférable d’éviter les excitants après 15 heures (café, thé, sodas ou vitamine C) car ils retardent l’endormissement et augmentent les réveils nocturnes. Même chose pour l’alcool et le tabac le soir. Le premier favorise l’instabilité du sommeil en deuxième partie de nuit, avec des éveils nocturnes fréquents. Il s’agit également d’un facteur aggravant des problèmes respiratoires nocturnes (apnée, ronflements). Quant à la nicotine, qui n’est rien d’autre qu’un stimulant, elle retarde l’endormissement, augmente les réveils nocturnes et rend le sommeil plus léger.
Côté alimentation, il faut aussi faire attention. Au dîner, il est recommandé de manger léger mais consistant, au moins deux heures avant le coucher. les produits laitiers et les aliments à base de glucides lents (pommes de terre, riz, pain, pâtes) sont à privilégier car ils favorisent le sommeil. En revanche, il faut éviter les fritures et les graisses cuites.
Bien dormir est également une question d’environnement. Selon les spécialistes, il faut maintenir une température dans la chambre aux alentours de 18°C et bien l’aérer. Il est également conseillé de faire l’obscurité dans la chambre pour favoriser le sommeil profond, de la protéger du bruit, aussi bien extérieur qu’intérieur (téléphone mobile éteint ou sur mode avion ou silencieux) mais aussi de prendre soin de sa literie et de la changer régulièrement. Enfin, il est indispensable de délaisser les ordinateurs, tablettes et smartphones au moins 1 heure avant l’heure du coucher et pendant toute la nuit.
D’après les résultats de l’enquête, dormir avec un bébé ne serait pas non plus une bonne idée. Même son de cloche pour les animaux de compagnie: les rythmes de sommeil des animaux diffèrent de ceux des hommes. La présence de l’animal dans la chambre à coucher est donc susceptible de perturber la tranquillité des nuits.