Economie ► Paris toujours dans le Top 10 des villes les plus chères

La capitale chère à nos cœurs l’est aussi pour les porte-monnaie. Ce n’est pas nouveau et cette année, elle est encore dans le Top 10, même si elle a perdu deux places, selon une étude publiée par The Economist Intelligence Unit (EIU), mardi.

L’étude révèle que parmi les dix villes les plus chères du monde, la moitié d’entre elles sont asiatiques. Dans l’analyse « Worldwide Cost of living », l’EIU, hebdomadaire britannique, a classé les villes en fonction du coût de la vie. Nourriture, boisson, loyers, école, vêtements, transport et énergie ont été passés au peigne fin et plus particulièrement les dépenses qu’ils occasionnent pour les consommateurs, habitants ou touristes de passage.

L’étude fixe un indice de 100 pour New York, qui sert ainsi de référence. Ainsi Paris est passée de la cinquième à la septième position, à égalité avec Genève.

Singapour remporte la palme

Pour la quatrième année consécutive, Singapour hérite du titre de ville la plus chère du monde. Hongkong occupe quant à elle la seconde place du classement. Globalement, l’étude met en lumière la place croissante de l’Asie, portée par le Japon. Avec le renforcement du Yen, Tokyo et Osaka font leur retour dans le Top 10, respectivement aux quatrième et cinquième places. Séoul, la capitale sud-coréenne, gagne deux places et se positionne derrière les deux villes japonaises. L’EIU souligne dès les premières phrases de son rapport que « l’Asie compte maintenant pour la moitié des dix villes les plus chères du monde » et parle de «renaissance» du continent.

Cependant l’Asie n’est pas homogène. En Chine, la chute du coût de la vie est sévère. Avec la dévaluation du yuan et l’affaiblissement de la croissance de la consommation, les villes chinoises ont rétrogradé dans le classement. Par exemple, Pékin perd 16 places. La moitié des dix principales chutes du « Worldwide Cost of Living » concernent ainsi la deuxième économie du monde. Avec l’Inde, le continent asiatique fait aussi figure de champion dans le classement des dix villes les moins chères du monde. Quatre d’entre elles sont indiennes. Bengalore est par exemple 58% moins chère que New York.

New York perd aussi du terrain

Dans le Top 10 des villes les plus chères, New York est la seule ville nord-américaine. Sous le coup de l’affaiblissement du dollar, The Big Apple est passée de la septième à la neuvième place. À la onzième place, Los Angeles le quitte. Globalement, 14 des 16 villes américaines étudiées voient leur rang baisser. Le constat doit cependant être relativisé. En quelques années, le coût de la vie a nettement progressé aux États-Unis. Il y a cinq ans, New York pointait à la 46e place.

En Europe, Paris est la seule ville de la zone euro à appartenir au club des dix villes les plus chères du monde. Aujourd’hui 7% plus chère que New York, elle l’était moitié plus il y a cinq ans. Coûteuse, la capitale française est en revanche particulièrement attractive pour… l’alcool et les cigarettes qui y sont beaucoup moins chers. Les autres villes européennes du classement sont suisses (Zürich et Genève) et danoise (Copenhague).

Villes les moins chères = villes les moins sûres et les moins habitables

Les chercheurs de l’EIU remarquent que la baisse des prix est en partie liée aux tensions politiques et économiques. « Bien que le sous-continent indien demeure structurellement peu cher, l’instabilité devient un facteur croissant de la baisse du coût de la vie », précisent les experts.

Le Top 10 des endroits les moins onéreux le confirme. Lagos au Nigeria, pays déstabilisé par la baisse du prix des hydrocarbures et la dévaluation du naira, occupe la seconde place du classement. Même constat pour Almaty, la capitale du Kazakhstan, qui occupe la première place : depuis que le tenge kazakh a adopté le régime de changes flottants, il a subi une dévaluation de 50% de sa valeur. En Europe orientale, Kiev pointe au 124 e rang sur fond de crise politique et militaire en Ukraine. « Il y a une corrélation entre le classement du coût de la vie et son classement frère sur l’habitabilité, lui aussi établi par l’EIU. Autrement dit, moins une ville est chère, moins elle est habitable », conclut la société de conseil et d’étude du groupe The Economist .