Drones et état d’urgence ► Des autorisations de voler au compte-goutte

La vague des drones continue de déferler, même si elle a été freinée dans son ascension tandis que l’état d’urgence a été décrété. Damien Douche, télépilote de Meaux, vise toujours loin.

L’engouement pour le nouveau marché des drones est toujours d’actualité. Les adeptes y voient un débouché, une reconversion, une mine d’activité… et de profit.

En 2013, la filière, qui a pris appui sur les drones de divertissement, était encore timide. Depuis, les chiffres ont littéralement explosé. Fin 2015, il y avait, selon la Fédération professionnelle du drone civil (FPDC), en France, 2 300 sociétés déclarées opérateurs de drones à la DGAC (Direction générale de l’aviation civile). De micro-contrats pour des services occasionnels, les entreprises, principalement TPE et PME, sont passées à la vitesse supérieure avec de bons gros contrats pluriannuels, autant avec des entreprises privées que publiques. Le marché parti de rien pèse d’ores et déjà 50 millions d’euros et pourrait être multiplié par 10 d’ici quelques années.

La course est lancée et ce sera à celui qui sortira la meilleure idée de services, le plus beau logo, la meilleure présentation sur tablette, le plus plus plus… D’après la FPDC, il semblerait que « seul le traitement des informations apporte une valeur ajoutée ».

La réglementation s’assouplit

Le drone est soumis à une législation stricte ; cependant, même si l’état d’urgence national resserre les boulons, celle-ci s’assouplit quelque peu et permet des drones plus lourds, une distance opérateur / machine accrue, une déclaration de vol en préfecture plutôt qu’une demande de vol…

Rencontre avec Damien, télépilote

Damien est un passionné de voyages et de photographies de paysages. Au guidon de sa grosse moto, à 24 ans, la barbe au vent, il parcourt la planète. Bientôt il partira pour un voyage aux Etats Unis, puis le Camel Trophy.  Les idées fusent.

Depuis sa tendre enfance il photographie. Après ses études, il travaille comme graphiste et c’est là qu’il se dit : « Pourquoi pas la photo aérienne ? « 

De la passion est né son nouveau métier. Pas encore tout à fait professionnel dans le domaine, Damien a entamé le parcours difficile vers le diplôme de télépilote. « Il faut d’abord préparer et passer  l’examen théorique de pilote ULM, puis suivre un stage de formation de pilotage drone dans un centre d’aéromodélisme agréé ou dans un centre privé, et puis décrocher l’attestation de télépilotage relative à la réglementation spécifique aux drones. Enfin il faut rédiger un manuel des activités particulières en tant qu’opérateur de drones… Et en pas oublier d’acheter le drone ! C’est un véritable investissement personnel et financier. Avec l’état d’urgence, les préfectures délivrent les autorisations au compte-goutte ».

L’amateur de grands espaces veut photographier d’en haut des paysages inaccessibles d’en bas. « L’intérêt du drône que j’ai choisi, c’est d’être transportable dans un sac à dos. Je peux me déplacer avec ma moto tout en étant opérationnel. Il y a un marché énorme pour les fabricants, mais aussi pour l’enseignement » souligne Damien.

 

Différents types de pilote

Pour les pilotes amateurs, le drone est avant tout un loisir. En effet, de nombreux particuliers commandent des pièces sur des sites de vente spécialisés en drones, puis assemblent eux-mêmes leurs machines, la personnalisant suivant leurs besoins. D’autres optent pour des solutions clé en main dédiées à la prise de vue via les drones. C’est le cas du DJI Phantom qui peut intégrer divers équipements : GoPro, caméras montées sur nacelles… Ce type d’appareil permet d’effectuer des prises de vues sous un angle inédit, et le résultat est alors, par définition, plus dynamique. Pour les télépilotes professionnels, les drones offrent une rapidité d’intervention tout en minimisant les coûts de fonctionnement.