Le dopage serait encore trop répandu dans le monde sportif, tant pour les amateurs que pour les professionnels. Souvent, les produits font partie de la composition des compléments alimentaires utilisés pour accroître les performances. Or, ils sont dangereux pour la santé.
Des sportifs de tous niveaux – professionnels ou amateurs – souhaitant participer à une manifestation sportive font parfois appel à des compléments alimentaires pour améliorer leur condition physique. Le marché particulièrement dynamique affichait d’ailleurs une progression de 6,4 % en 2014. Or, certains de ces produits peuvent contenir des molécules dopantes inscrites sur la liste des substances et des méthodes interdites et/ou avoir des effets néfastes sur la santé
Dorénavant, s’ils n’étaient pas encore au courant, les sportifs seront plus informés : les pharmaciens ont adhéré à une campagne de lutte contre le dopage. Les clients ne devront pas s’étonner de voir fleurir des affiches dans les officines, attirant l’attention sur l’utilisation des compléments alimentaires.
Le conseil national de l’Ordre des pharmaciens s’est engagé, il y a un an, à participer à la prévention du dopage liée à la consommation de compléments alimentaires. Pour concrétiser l’engagement sur le terrain de l’officine, l’Ordre, par l’intermédiaire du Cespharm, lance une campagne de santé publique et met à la disposition des pharmaciens et des sportifs des outils pour les accompagner dans la démarche préventive.
L’objectif de sensibilisation du public répond au plan d’action 2013-2015 de la la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) qui, dans sa mesure n°8, comprend « des actions d’information sur les compléments alimentaires dénués de contaminants dopants et respectant la norme AFNOR NF V94-001 ».
Cette norme, conçue sous l’égide du ministère chargé des sports, permet d’identifier les compléments alimentaires ne contenant pas de substances dopantes.
La lutte contre le dopage constitue une des obligations déontologiques des pharmaciens. L’article R4235-2 du code de la santé publique prévoit en effet que le pharmacien « doit contribuer à l’information et à l’éducation du public en matière sanitaire et sociale. Il contribue à la lutte contre la toxicomanie, les maladies sexuellement transmissibles et le dopage. »
« Le pharmacien, spécialiste du médicament et de son bon usage, est un professionnel de santé à part entière. Il doit donc être un acteur essentiel dans la prévention du dopage lié à l’usage de compléments alimentaires » souligne Isabelle Adenot, président du conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
Les pharmacies sont le premier circuit de distribution des compléments alimentaires en France (51 % des ventes totales). Le conseil national de l’Ordre a donc décidé de mener des actions de sensibilisation et d’information, à destination des officinaux et du public. Il propose des outils pédagogiques élaborés conjointement par le comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm), le ministère chargé des sports et la Mildeca.
Une affiche « Avis aux sportifs ! » à apposer en officine afin de favoriser le dialogue entre les sportifs et les pharmaciens.
Un dépliant d’information « Avis aux sportifs ! » destiné aux sportifs.
Un document d’information professionnelle « Compléments alimentaires & dopage » destiné aux pharmaciens et aux équipes officinales. Il contient une information générale sur le dopage et les compléments alimentaires, ainsi que des éléments pratiques sur la conduite à tenir à l’officine.
L’ensemble des outils est téléchargeable sur le site du Cespharm (www.cespharm.fr) ; les affiches et les dépliants peuvent être commandés en ligne par les pharmaciens. Des relais de communication sont par ailleurs assurés par les partenaires : ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et Mildeca.