Emprisonné en 2016 pour son implication dans des activités terroristes, Aziz a une nouvelle fois attiré l’attention de la justice en évoquant des attentats lorsqu’il échangeait avec le personnel pénitencier. Il a également adressé une lettre à sa fille dans laquelle il l’encourageait à « venir le tuer » quand il sortira. Il a comparu devant le tribunal correctionnel de Meaux, mardi 12 janvier.
Aziz avait d’abord été incarcéré à la prison de Fresnes, il a ensuite demandé à être transféré au centre pénitencier de Meaux-Chauconin pour se rapprocher de ses deux plus jeunes filles. C’est à son arrivée à la prison de Chauconin, à l’automne 2020, que la situation s’est dégradée, selon Aziz : « Ils ont arrêté mon traitement et il me faut absolument mon traitement. » L’homme de 46 ans prend depuis 2002 un traitement médical à base d’anxiolytiques et d’anti-dépresseurs, pour des problèmes psychiatriques.
Le 25 septembre, poussé par un « état psychologique dégradé », il a rédigé une lettre à la psychologue de la prison dans laquelle il évoquait l’attentat commis par Bilal Taghi à la prison d’Osny en 2016. Le djihadiste avait tenté d’assassiner deux gardiens de prison et avait été condamné à 28 ans de prison.
Peu de temps après, une lettre qu’Aziz avait envoyée au domicile de son ex-femme et dans laquelle il s’adressait à leur fille aînée, a été interceptée par les autorités pénitentiaires. Il y enjoignait sa fille de venir le tuer lorsqu’il sortirait de prison. Il lui a même détaillé la démarche à suivre : « Je te conseille de trouver une kalash’. Pour ça, prostitue-toi avec un dealer. Fais-le tomber amoureux de toi. Tu dois avoir 15 ou 16 ans maintenant, tu dois être mignonne. Après il fera tout ce que tu veux. Il peut te trouver une arme. Un truc pour pas me rater. Je te dirai quand je sors. J’écarterai les bras pour que tu tires. Si tu n’as pas le courage, prend de la cocaïne. »
Aziz a renié celle qu’il appelle son « ex-fille » en 2016 lorsqu’elle a dénoncé ses activités terroristes à la police. Aziz avait emmené une personne à l’aéroport Charles de Gaulle pour que celle-ci aille rejoindre l’Etat Islamique. Il lui avait aussi viré de l’argent par mandats-cash. Il prévoyait lui-même de se rendre auprès de Daesh.
Aziz se décrit lui-même comme « un broyé musulman, une victime de la justice islamophobe ». Ses codétenus, qui ne sont pas nécessairement du même avis que lui, déclarent ne pas se sentir à l’aise autour de lui : « Il est fou. Il essaie de nous convertir. Il pratique un Islam très stricte. »
Pour avoir incité sa fille mineure à commettre un crime et avoir menacé de mort une personne chargée d’une mission de service public, Aziz a été condamné à 36 mois de prison dont 18 en sursis. Une peine d’un an et demi vient par conséquent s’ajouter au temps qu’il purge déjà. Le parquet anti-terroriste de Paris prévoit de continuer à surveiller Aziz après sa libération. Il n’a pas été reconnu coupable d’apologie du terrorisme puisqu’il ne faisait qu’évoquer l’attentat perpétré à Osny, sans le commenter.