La police de Coulommiers a reçu un appel de Jessy*, 9 ans, samedi 5 décembre. La fillette avait composé le 17 car son père était en train de frapper sa mère. Une patrouille de police s’est rendue immédiatement au domicile de la famille et a été accueillie par Nathalie*, la mère, qui présentait des marques de coups au visage.
Nathalie a déclaré aux policiers que Yannick*, son mari, qui était sorti de la maison avant leur arrivée, essayait de rentrer par la fenêtre de la cuisine. L’homme, âgé de 44 ans, revenait chercher ses papiers. Il a été interpellé, placé en garde à vue, eta comparu devant la justice, à Meaux, mardi 8 décembre.
Ce n’était pas la première fois que la police se rendait au domicile de la famille depuis 2017, et de nombreuses mains courantes avaient été déposées par Nathalie.
Bien que les versions de Yannick et Nathalie aient divergé sur certains points, tous deux se sont accordés pour reconnaître qu’une dispute avait éclaté au sujet du dossier administratif du permis de conduire de « monsieur » dont « madame » s’occupait. Yannick doit repasser le permis qui lui a été retiré pour conduite sous l’empire de stupéfiants. A l’audience, Yannick a expliqué : « C’est toujours elle qui s’occupe des papiers. Moi je suis pas bon avec les papiers. »
Dans les faits, Yannick reprochait à Nathalie d’avoir « traîné » dans les démarches. Elle lui aurait alors répondu : « T’es un bon à rien. T’es qu’une m…de. Si t’es pas content, tu dégages. » Le sang est monté à la tête de Yannick qui, encouragé par l’alcool, a saisi sa femme par les avant-bras avant de la projeter dans la pièce. Leur fille s’est alors interposée et a été blessée au coude par son père qui, se dirigeant vers sa femme, l’a écartée de son chemin « avec force ». Yannick a asséné des coups à sa femme avant de sortir de la maison « parce que Jessy appelait la police et qu’il ne voulait pas être là lorsqu’ils arriveraient ».
Yannick s’est défendu : « C’est elle qui est venue m’attraper le bras. Elle m’a griffé et c’est pour ça que je l’ai balancée », montrant, depuis le box des prévenus, des traces de blessure à son poignet. Une voisine du domicile a témoigné : « J’entends régulièrement des cris et des insultes. Depuis quelques temps, madame ne se laisse plus faire. » Les policiers qui interviennent régulièrement au domicile de la famille ont dépeint un foyer violent et en particulier « une petite fille désemparée et de plus en plus en détresse ».
En octobre 2019, Yannick a été condamné à six mois de prison avec sursis pour des violences à l’égard de sa femme. Mardi 8 décembre, le tribunal l’a condamné pour violences contre sa femme et sa fille. Le sursis dont il bénéficiait a été révoqué et assorti de six mois supplémentaires dont quatre en sursis. Yannick devra donc purger une peine de 8 mois d’emprisonnement ferme.
*Les prénoms ont été changés.