Avec Nabil*, la drogue circulait dans la prison de Meaux-Chauconin. Le détenu avait organisé un trafic et se servait d’une amie pour l’aider à effectuer les virements de l’argent de la drogue. Ainsi, Sabrina*, 33 ans, habitante des Hauts-de-Seine, a comparu devant le tribunal correctionnel de Meaux, lundi 30 novembre, pour répondre de son rôle dans le trafic de stupéfiants.
Nabil purgeait une peine de prison de six ans après s’être fait arrêter pour trafic de stupéfiants. Sabrina qui avait été en couple avec le détenu, une dizaine d’année auparavant, lui avait apporté à la prison, de la résine de cannabis et un téléphone portable. L’enquête avait déterminé par la suite qu’elle l’aidait aussi à effectuer des virements financiers vers des comptes à des noms divers, via la société Western Union.
Les faits remontaient entre le 1er janvier et le 13 novembre 2019.
La jeune femme a expliqué lundi aux juges : « Il m’a dit qu’il n’avait pas droit au poivre et qu’il n’avait que du sel. Je pensais qu’il était question d’épices… J’ai dit que je lui en apporterais. Le matin avant d’aller au parloir, j’ai trouvé un bout de résine de cannabis gros comme mon pouce dans ma boîte aux lettres, avec un téléphone portable. J’étais déboussolée. Je n’ai pas su lui dire non. »
Sabrina a tenté de se justifier et a déclaré : « J’ai pensé à une consommation personnelle pour lui. Je me suis dit qu’il devait être désespéré. J’ai été bête… Il devait être libéré au printemps. Pourquoi est-ce qu’il aurait organisé un trafic avant d’être libéré ? »
Toutefois, le trafic mené par Nabil au sein de l’établissement pénitentiaire a fait l’objet d’une enquête puis d’un procès et il a bien été reconnu coupable d’avoir fait entrer et circuler des stupéfiants dans la prison. Nabil, bénéficiant d’autres complicités, n’avait en effet pas besoin de Sabrina pour faire entrer de la drogue dans la prison, mais uniquement pour effectuer les virements.
Lorsque le tribunal lui a demandé si elle se rendait compte de qu’elle faisait, Sabrina a évoqué « une relation forte avec Nabil, sans trop savoir si elle était « vraiment amoureuse ».
Le ministère public a soutenu : « Il y a sans doute une part de naïveté dans les agissements de Sabrina mais bien qu’elle n’ait pas sa place en prison, elle pourrait la trouver si elle continue… »
Le tribunal a finalement relaxé Sabrina quant à sa complicité dans le trafic de stupéfiants organisé dans la prison par Nabil. En revanche, elle a été reconnue coupable du recel de l’argent généré par le trafic et condamnée à 90 jours amendes à 8 euros chacun.
Après l’annonce du verdict, la jeune femme s’est déclarée « ferme » sur sa décision de n’avoir « plus aucun contact avec Nabil ».
*Les prénoms ont été changés.