Frédéric Nion, le maire de Conches-sur-Gondoire et berger-éco-patureur, a constaté trois vols de moutons sur des sites dont il s’occupe. Vendredi 3 avril, il a raconté les faits à Magjournal.
Frédéric Nion exerce le métier de berger et gère des éco-pâturages. Depuis le début du mois de février, il s’est fait voler vingt moutons sur trois sites différents, Roissy-en-Brie, Mitry-Mory et Villevaudé. Quatorze moutons ont été volés à Villevaudé. L’éco-pâturage consiste à mettre des moutons sur des surfaces herbeuses de façon à ce que ceux-ci broutent l’herbe au lieu de la faire tondre par des machines. Les moutons sont fournis et entretenus par le berger et le propriétaire de la parcelle lui paye une redevance. L’éco-pâturage s’adresse aussi bien aux collectivités, aux industriels, aux logisticiens ou au privé, il suffit d’une surface d’herbe à brouter.
Frédéric Nion s’interroge : « Je mets des moutons sur différents sites. Les derniers vols que j’avais eus, c’était en août-septembre 2019, pendant la période estivale. En principe en hiver, c’est plus calme. Est-ce que cette recrudescence de vols est consécutive au confinement ? Les rues et les routes sont presque désertes, c’est plus facile de ne pas se faire remarquer. A moins que ce ne soit pour les manger, mais ce ne sont pas des moutons à viande, la viande n’est pas bonne, bien que ça peut se manger quand même… Il n’y a pas d’explication quant à l’emplacement des sites, que ce soit dans des villes importantes ou des petits villages, ni quant à leur sécurisation : des vols ont été commis sur des sites très sécurisés, protégés par des grillages rigides de deux mètres de haut et d’autres sur des sites plus accessibles. Il n’y a pas de clôture électrique, parce qu’il y a trop de parents et d’enfants qui viennent les voir et ils risqueraient de se faire mal. »
Les moutons qui sont utilisés pour l’éco pâturage sont des moutons d’Ouessant, une race de petits moutons courts sur pattes. Contrairement aux moutons à viande qui broutent beaucoup, deviennent très gros et finissent par avoir des problèmes d’articulation, les pattes fines des moutons d’Ouessant les supportent bien. Ils sont particulièrement résistants, broutent régulièrement et peuvent être laissés en pâturage toute l’année. Les moutons sont pucés et identifiés auprès de la préfecture.
Frédéric Nion ajoute : « Moi-même, en tant que berger, j’ai parfois du mal à attraper les moutons et je me demande comment les voleurs font parce que c’est vraiment pas facile. Est-ce qu’ils les tirent ou les assomment ? A Roissy-en-Brie, ils ont arraché des planches de la cabane de l’enclos, on peut donc imaginer qu’ils essayaient de les frapper pour les assommer. »