Marc a comparu, mardi 11 juin, devant le tribunal de Meaux pour avoir agressé sa conjointe dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 juin. L’homme de 65 ans a été interpellé par les forces de l’ordre à Mitry-Mory, au domicile de Catherine*, avec qui il entretenait une relation depuis huit mois.
Le tribunal a reconnu marc coupable de « violences aggravées par sa relation avec la victime ». Il a écopé de quinze mois d’emprisonnement dont sept avec sursis et une mise à l’épreuve de deux ans. Le juge a également qualifié la relation qu’entretient le couple de « toxique et pathogène », et a ordonné à Marc de « ne plus s’approcher de Catherine ou même de ne plus entrer en contact avec elle ».
Le week-end des faits, la situation a commencé à s’envenimer à la fête de la ville, célébration organisée par la municipalité de Mitry. Le couple est connu dans le quartier pour ses « alcoolisations régulières et prononcées ». Mardi, dans le box des détenus, Marc a reconnu être alcoolique.
En fin d’après-midi, samedi, tous deux étaient ainsi déjà sensiblement alcoolisées quand Catherine a signifié à Marc : « Les affaires de ton fils doivent être dégagées de mon box parce que y en a marre ». Marc n’a pas apprécié la remarque et le ton est monté. L’ancien routier a saisi sa compagne fermement au cou. Elle ne s’est pas laissée faire et une enième bagarre a éclaté.
La situation a dégénéré jusqu’au domicile de Catherine, où Marc fera preuve d’une violence incontrôlée. Interpellés par les cris, les voisins sont intervenus pour chasser l’agresseur. Mais il a persisté à revenir à deux reprises. Un voisin raconte : « On l’a même vu prendre un vélo et le jeter contre un volet ». Toutefois, Marc a fini par passer quelques temps sur le trottoir avec ses valises bien décidé de ne pas en rester là. A deux heures du matin, Catherine a entendu des bruits sourds dans son domicile. Elle a compris qu’il était revenu. Catherine a alors demandé de l’aide à sa voisine, laquelle a aussitôt appelé la police.
Le visage ensanglanté et tuméfié
Arrivées au domicile conjugal, les forces de l’ordre se sont fait ouvrir par Marc. Toujours plus saoul, il les a accueillis avec un chaleureux « foutez-moi la paix ». Les policiers ont rapporté avoir entendu un « râle » venant de la cuisine. Ils y ont trouvé Catherine, recroquevillée dans un coin, le visage ensanglanté et tuméfié. Ils ont constatée qu’elle était aussi « franchement alcoolisée ».
Les voisins sont unanimes : « Les cris sont quotidiens mais ça n’était jamais monté à ce point ». Au sujet de Catherine, le quartier s’accorde : « On n’en peut plus. Parfois, elle sort nue devant chez elle. C’est tout le temps des bruits et des nuisances. Une fois, les enfants les ont même vu en train d’avoir un rapport sexuel dehors ». Catherine, ancienne héroïnomane, a l’habitude de mélanger du Subutex, un médicament morphinique utilisé pour soigner les addictions aux opiacés, du Lexomil, un anxiolitique, et des doses « effrayantes » d’alcool.
Mardi, quand le juge a demandé à Marc qui a donné les premiers coups, le prévenu, hagard, a répondu : « Je ne sais plus si c’est elle ou moi. Chaque fois que je bois de l’alcool fort, je ne me rappelle pas de tout ». Il poursuit : « Elle a vingt ans de moins que moi et elle fait mal. J’ai peut-être mieux esquivé qu’elle. Vous savez, ça fait mal quand on vous attrape les parties ». Il a décrit comment, réagissant à l’agression, Catherine lui a vigoureusement saisi l’entre-jambe pour le déstabiliser.
Suite à l’agression, un psychiatre a examiné Catherine et a qualifié sa situation « d’effondrement psychologique ». Le médecin a désigné son addiction à diverses substances psychotropes, sa relation avec Marc et, essentiellement, une existence difficile, comme les causes à son état. En effet, sa mère l’a abandonnée lorsqu’elle était âgée de deux ans. En grandissant, elle a été la victime des sévices de sa belle-mère et au cours de sa vie, Catherine a subi trois viols.
De son côté Marc a aussi été élevé dans un foyer « dysfonctionnel » puisque son père, en plus de le battre, proférait régulièrement des menaces de mort à son encontre.
La voisine de la victime a conclu : « Elle est ce qu’elle est mais elle ne mérite pas ça ».