Mitry-Mory / Claye-Souilly ► Cambriolage, vol, maison squattée : le mois terrible d’un couple de commerçants

Youssef et Fatim ont été victimes, en l’espace d’un mois, d’un vol avec effraction, d’une tentative de cambriolage de leur magasin à Claye-Souilly et d’une occupation illégale de leur maison à Mitry-Mory. Ils témoignent.

Youssef et son épouse Fatim se remettent à peine du mois durant lequel ils ont subi trois méfaits dont le dernier s’est déroulé samedi 4 novembre dans leur pavillon de la rue de Courcelles à Mitry-Mory. Ils n’occupent habituellement celui-ci que le week-end.

En semaine, le couple vit au premier étage de leur magasin à Claye-Souilly. Youssef raconte : « Je suis passé le matin prendre le courrier et j’ai vu la lumière allumée. Quand je suis entré, tout était sens dessus dessous ». Le Mitryen a d’abord cru d’abord à un cambriolage mais il a remarqué, par-terre, des chaussures qui n’étaient pas les siennes. « Puis, j’ai entendu un bruit de ronflement à l’étage » se souvient-il encore. En montant, il a découvert alors sept individus endormis sur place. L’histoire n’avait rien d’un conte de fée et Youssef a tout de suite appelé la police.

Les squatteurs en situation irrégulière

Selon une source policière, les occupants seraient originaires du Maroc et en situation irrégulière. « Les enquêteurs ont retrouvé de la drogue et des téléphones volés. Les squatteurs ont tout cassé, les carreaux, les portes et ont même laissé le four et les radiateurs allumés à pleine puissance durant deux jours » indique Youssef.  Son épouse décrit une scène « apocalyptique » : « Ils ont bouché les toilettes et ont fait leurs besoins partout. Il y avait du papier hygiénique sale accroché sur nos rosiers. On a retrouvé notre cuisine saccagée et notre jardin entièrement fouillé ». Fatim peine à se remettre du choc émotionnel qu’elle a subi, d’autant qu’elle a accouché d’une petite fille au début du mois de septembre. « Je ne me sens plus en sécurité. J’ai l’impression d’avoir été psychologiquement violée » confie t-elle.

Les sept individus ont été présentés le jour même au juge et ont reçu une convocation pour le 28 février 2018. Youssef lâche, avec un sentiment partagé entre colère et dépit : « Comme ils ont tous déclaré être mineurs, ils ne seront même pas reconduits à la frontière et ils ont été relâchés ». 

Leur magasin cambriolé

Ce qui s’est passé à Mitry-Mory est le troisième délit dont le couple est victime. Quelques jours avant, dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20, leur magasin, situé avenue Jean-Jaurès à Claye-Souilly, a failli être cambriolé. Deux individus ont forcé la porte et tenté de voler la caisse alors que les propriétaires et leurs enfants, l’ainée âgée de quatre ans et le petit dernier d’un mois, dormaient à l’étage. « Nous avons eu un peu de chance. Nous n’avions pas fermé une des grilles métalliques de la vitrine. Ainsi, un policier municipal posté derrière l’écran d’une caméra de vidéosurveillance de la ville a pu les voir à travers la vitre, en flagrant délit. Il a donné l’alerte » se rappelle Fatim. Les propriétaires après avoir été réveillés par un bruit sont descendus et ont retrouvé le tiroir caisse retourné.

Les malfrats ont pris la fuite et ont été rattrapés par les policiers. Originaires de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), l’un est âgé de 17 ans, l’autre de 19. « J’étais paniqué et j’avais peur pour mes enfants. Je ne savais pas si les personnes au rez-de-chaussée étaient les policiers ou les malfaiteurs » explique la jeune maman.

Le sort s’acharne

Le choc est arrivé après un premier. Mercredi 4 octobre, le mari et la femme avait retrouvé la vitre de sa voiture cassée, au pont de la Rosée à Claye-Souilly. Leurs sacs contenant leurs papiers d’identité, leurs cartes bleues et leur livret de famille avait été dérobés.

D’autres squatteurs étaient revenus dans la maison de Youssef et de Fatim, hier, jeudi 9 novembre. Selon Fatim, le fait de laisser du papier toilette souillé en évidence, comme celui accroché dans leurs rosiers, permettrait de communiquer avec d’autres éventuels occupants illégaux et d’indiquer que la maison est vide… et donc « disponible »…

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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