Arjun* a frappé Emilien*. Les faits se sont déroulés dimanche 26 février, dans une rue de Champs-sur-Marne. Arjun est tombé à bras raccourcis sur sa victime âgée de 70 ans et handicapée.
L’agresseur a été interpellé. Lundi, il a été présenté au tribunal de Meaux en comparution immédiate pour tentative de vol avec violence sur personne vulnérable.
Dimanche, Emilien s’est fait arrêter en chemin par Arjun qui lui a demandé une cigarette. Devant son refus, Arjun a essayé de lui voler sa sacoche. Cependant Emilien s’est accroché fermement à son bien et le voleur n’a pas réussi à le lui soustraire. Emilien expliquait aux juges, lundi : « C’est à ce moment-là qu’il a commencé à me frapper ». Il a décrit « des coups violents, portés surtout au visage ». Pour que les coups cessent, le vieil homme a du se réfugier auprès d’un vigile dans le magasin Carrefour proche.
Ce jour-là, Arjun était ivre avec 1,14 milligramme d’alcool par litre d’air expiré. Il avouait lui-même aux juges : « J’ai toujours une bouteille de vodka dans mon sac depuis que je suis tombé dedans à 18 ans ».
Inactif, radié de Pôle emploi, Arjun affiche onze condamnations à son casier, dont de nombreuses mettant en scène des violences de tous types. Il a même été condamné par la cour d’appel de Paris à deux ans de prison pour « violences aggravées ».
Pourtant, face au tribunal, il niait les coups assénés à Emilien et se défendait : « Si j’avais frappé quelqu’un, je le saurais quand même… même bourré ».
Emilien, la victime handicapée, n’était pas décidé à se laisser faire et surtout à laisser raconter Arjun. Derrière sa fragilité évidente, il contre-attaquait, même d’ailleurs sans forcément avoir la parole et insistait dans ses descriptions : « Il était très violent, même au commissariat ».
L’avocat du prévenu a défendu celui-ci bec et ongles, soulignant certains faits : « Le Carrefour ne bénéficie pas, à l’endroit où Emilien a rencontré le vigile, d’une caméra de surveillance. De plus, le vigile en question reconnaît avoir vu Arjun, mais n’a pas pu venir témoigner. Plus important encore, Emilien n’a pas de traces de coups et pourtant ils ont été décrits comme ‘très violents’ ». Il a terminé dans une tirade sanguine en citant le code pénal, pour lequel « toute victime se doit de rassembler des preuves » : « On irait en prison alors qu’il n’y a pas de preuves maintenant ? »
La défense haute en couleur n’a pas empêché Arjun d’être condamné à un an de prison dont six mois avec sursis et une mise à l’épreuve, avec obligation de soins (liés à l’alcool) et obligation de travailler, une fois qu’il sera sorti de prison puisqu’il a été placé sous mandat de dépôt.
*les prénoms ont été changés.