Samir* a été condamné à 12 mois de prison, dont 6 avec sursis, par le tribunal de Meaux pour menaces de mort sur représentants de l’autorité publique, refus d’obtempérer et conduite en état d’ivresse.
Les faits remontent au samedi 4 février. Vers 9 h 30, quatre policiers, patrouillant dans Villeparisis, sont intervenus sur un accident de la route sans graves conséquences et manifestement récent. La conductrice du premier véhicule, saignant du nez, les a assurés avoir causé l’accident. Samir est sorti du second véhicule, se présentant comme étant le conducteur : il sentait fortement l’alcool. C’aurait pu être un banal accident de la route, si le vent n’avait pas aussi mal tourné pour Samir.
Il a d’abord refusé de se soumettre à l’éthylotest. Quand finalement il s’est plié à l’injonction des policiers, le résultat est tombé : 1,90 gramme d’alcool par litre de sang, soit presque quatre fois la limite autorisée (0,50 g/l).
Les policiers ont alors décidé de le conduire au commissariat, mais Samir avait décidé de résister, se faisant traîner jusqu’à la voiture de patrouille. Vociférant injures et menaces, il n’arrangeait pas son cas, jusqu’à l’extrême quand il a braillé : « Je sais où vous habitez, je sais que vous avez des enfants… Je les égorgerai et vous égorgerai ensuite ! »
Samir a été traduit devant la justice en comparution immédiate, lundi 6 février.
C’est un homme au comportement totalement différent à celui décrit dans l’affaire que le public et les juges ont vu dans le box des prévenus. Là, Samir s’est fait tout petit, le regard sérieux, autant que le ton qu’il a adopté pour répondre aux magistrats et se défendre : « Non, je n’étais pas le conducteur. Je voulais couvrir mon copain qui lui n’avait pas de permis… »
Son avocat a souligné : « Les policiers ont été violents et l’ont roué de coups. Les lésions sont la preuve d’une intervention musclée. Il n’a jamais causé de problèmes à ses parents chez qui il vit. Il est chauffeur routier. C’est la preuve qu’il est bien inséré dans la société ».
Quand Samir a tenté de se disculper en mettant en avant les effets ravageurs de l’alcool, la présidente a rappelé qu’il était déjà « défavorablement connu des services de police », qu’il avait précédemment eu « des problèmes d’alcool, de drogue, de violences », que « l’accident n’était pas un cas isolé et certainement pas le dernier ».
Le procureur a rebondi : « Tous les éléments objectifs sont réunis pour entrer en voie de condamnation ».
Quinze minutes avant le délibéré, Samir, le regard embué par les larmes, a de nouveau présenté des excuses au tribunal. Ses pleurs ne lui ont pas permis d’échapper à la condamnation. En plus des six mois de prison, il devra indemniser à hauteur de 300 € chaque policier menacé.
* le prénom a été changé