Frédéric a été déclaré coupable par le tribunal correctionnel de Meaux, lundi 12 décembre, pour violences aggravées sur un ascendant, son père, handicapé. Il a été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve.
Si Frédéric, 26 ans, était ce jour-là celui qui avait frappé Olivier*, son père, le conflit est en réalité enkysté depuis plus longtemps qu’il n’y paraissait.
Le 31 juillet, à La Ferté-sous-Jouarre, la mère disait se disputer avec son mari sur les frasques du fils et sur le fait « qu’il n’aide jamais à la maison ». C’était probablement là un moindre problème de comportement. Énervé, Frédéric a giflé à plusieurs reprises son père, l’a poussé et retenu par la jambe pour le faire tomber. Olivier ne pouvait pas se défendre : le retraité de 62 ans est déclaré handicapé à 80% à la suite d’un accident du travail.
Lundi, face aux propos des juges, le fils s’insurgeait, roulait des yeux, visiblement agacé,et a raconté une toute autre histoire. Il aurait vu son père frapper sa mère et c’est alors qu’il a pris sa défense. La déclaration était partiellement confirmée par le père qui a dit avoir « bousculé » sa femme. Frédéric soulignait pour sa défense : « J’ai un bracelet électronique, je vais pas m’amuser à faire des escroqueries… »
Ce n’était pas le premier contact entre Frédéric et la justice. Il a déjà fait l’objet de cinq condamnations dont quatre pour violences et a déjà été entendu pour violences aggravées sur son père et son frère. Recroquevillé, l’équilibre branlant, Olivier a révélé que son fils le martyrisait depuis des années. Son avocat a insisté : « Sa compagne n’a pas eu peur de son mari mais bien de son fils ». Alors, pourquoi le père ne s’est-il pas confié avant sur le cas de son fils ? « Il m’a souvent frappé mais j’avais peur » a répondu le père traumatisé et vulnérable.
Le procureur a appuyé sur ce point : « L’attitude de Frédéric à la barre retranscrit parfaitement l’étude psychiatrique faite pour le cerner. Il est d’un tempérament impulsif, répond souvent avec véhémence aux questions du juge. Il a énormément de mal à gérer la tension, et compte prendre un médicament pour régler ce problème. Celui qu’il prend déjà pour ses crises d’épilepsie ne fait que décupler son caractère violent… Il s’est quand même présenté comme la victime de l’histoire, en ressassant des souvenirs qui sont selon lui la cause de tous ses maux ».
Son avocat, Maître Potier, a révélé que « Frédéric a passé trois années de son adolescence en famille d’accueil car il subissait fréquemment la violence de son père au domicile familial… des violences encouragées par son homosexualité non acceptée, au sujet de laquelle il disait se faire ‘titiller’ tous les jours ».
Outre les six mois de sursis et de mise à l’épreuve, Frédéric devra suivre des soins psychiatriques pour l’aider à maîtriser ses accès de violence et a l’interdiction de résider au domicile de ses parents.
*Le prénom de la victime a été changé.