Le procès d’Adrien Desport, 25 ans, et de ses six complices, âgés eux aussi d’une vingtaine d’années, s’est ouvert mercredi 2 septembre à 9 heures devant le tribunal correctionnel de Meaux. Les prévenus sont arrivés à l’heure et plusieurs semblaient impressionnés par la foule dans la salle des pas perdus. Il faut dire que ce procès était très attendu, à la fois par les victimes des incendies, par la ville de Mitry-Mory qui s’est portée partie civile, et par les adversaires politiques des ex-militants du Front National. Il devait avoir lieu le 15 juillet mais a dû être reporté car les analyses psychiatriques du principal prévenu n’étaient pas prêtes.
L’ex-numéro 2 du FN 77 et les militants comparaissaient pour « association de malfaiteurs », « dégradation du bien d’autrui par moyen dangereux », « usage et détention de stupéfiants » et « dénonciation mensongère à une autorité judiciaire entraînant des recherches inutiles ». Dans la nuit du 7 au 8 avril dernier, une douzaine de véhicules avaient été incendiés dans le quartier de Mitry-le-Neuf.
Pendant l’audience, dans une ambiance glaciale, c’est un portrait à charge d’Adrien Desport qu’ont dressé ses anciens compagnons. Les mots « guet-apens » et « assassinat » ont été prononcés. Son ex-petite-amie, la seule femme sur le banc des prévenus, l’a même comparé à un « gourou ». Tous le décrivent comme un « manipulateur » qui leur aurait fait prendre de la drogue et des médicaments pour les entraîner dans ses méfaits. Il les aurait même menacés.
Adrien Desport, dont le psychiatre a déclaré à l’audience qu’il « ne souffrait d’aucune pathologie », a admis sa part de responsabilité mais a refusé de porter seul le chapeau. « Je suis très peu fier de ce que j’ai fait mais je ne suis pas un manipulateur » a t-il déclaré aux juges.
Le parquet a requis 4 ans de prison dont 12 mois avec sursis contre le principal prévenu.
Pour sa défense, l’avocat d’Adrien Desport a plaidé une enfance difficile, marquée par le comportement du père.
Le jugement a été mis en délibéré après plus de 9 heures d’audience (au lieu des 3 heures prévues). Le verdict est attendu le 16 septembre et Adrien Desport a été laissé libre sous contrôle judiciaire.