Le contrat local de santé (CLS) a été signé, à Meaux, lundi 9 décembre, entre la Ville et l’Agence régionale de santé (ARS). Il renforce les dispositifs et les actions concernant plus particulièrement la santé mentale.
La Ville et l’ARS se sont engagées ensemble dans un contrat local de santé et un plan de santé mentale. La signature concrétise une stratégie locale et le contrat doit favoriser le décloisonnement des pratiques et des acteurs afin de co-construire des « réponses adaptées » et ainsi agir sur « les déterminants de santé des populations ».
Le CLSM (contrat local de santé mentale) doit dans un premier temps mettre en place un observatoire permettant d’identifier les ressources et les acteurs locaux, et participer à la réalisation d’un diagnostic territorial partagé.
Hélène Marie, directrice de la délégation départementale de l’ARS en Seine-et-Marne, déclare : « Le CLSM est un levier pour agir localement. Permettant d’agir sur la réduction des inégalités en matière de santé. Le CLSM constitue un espace de concertation locale, de démocratie sanitaire et de coordination entre les élus locaux, le secteur psychiatrique, les représentants d’usagers et les aidants, les acteurs médico-sociaux et sociaux locaux. Depuis la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) du 21 juillet 2009 qui cadre entre autre les contrats locaux de santé (CLS) et des ‘Plans de santé mentale’ (2005/2008 et 2011/2015) qui incitent à la création des Conseils locaux de Santé Mentale (CLSM), les politiques de santé s’attachent à promouvoir une vision globale et adaptée de la santé mentale envisagée dans son acception large et non comme la seule prise en charge des maladies psychiatriques. »
Afin de permettre aux collectivités d’assurer la coordination, l’ARS cofinance le poste de coordinateur du CLSM. L’engagement porte sur une durée de trois ans, avec une contribution annuelle de 33 000 euros, soit un total de 99 000 euros. D’ici à ce qu’un coordinateur soit recruté, c’est Audrey Charleux, actuellement responsable du pôle santé et coordinatrice du Contrat Local de Santé (CLS), qui assume la coordination du CLSM.
Le maire, Jean-François Copé, indique : « Le plan, qui constitue une véritable feuille de route pour le territoire, est en cours de déploiement. Le pilotage de ses différentes actions sera désormais assuré dans le cadre du CLSM, garantissant une mise en œuvre efficace et concertée. En mai dernier, un plan psychiatrie a été présenté, visant à améliorer la prise en charge des troubles psychiques à travers plusieurs axes, autrement dit un meilleur repérage des troubles, une facilitation des parcours de soins, la création de communautés de soutien et une lutte active contre la stigmatisation. »
Des actions concrètes
Les actions concrètes du plan comprennent le renforcement du repérage, la réactivation d’une cellule de veille psy locale, le déploiement d’un plan de formation pour les agents d’accueil avec les premiers secours en santé mentale, le renforcement du partenariat avec l’équipe mobile psychiatrique en faveur des personnes les plus précaires (SDF), et enfin la facilitation des prises en charge.
Il s’agira également d’assurer un accès facilité aux consultations et thérapies, d’écrire un protocole de repérage et d’une procédure territoriale de partage d’éléments inquiétants, de mettre en place une procédure interne de traitement et signalement pour les agents, et de signer une convention par la Ville avec un prestataire permettant la mise en place de cellule psychiatrique territoriale d’urgence.
D’autre part, la création de communautés d’écoute et de soutien prévoit la mise en place d’actions : « Rompre la solitude pour renforcer le sentiment d’appartenance et le soutien social », la mise en place d’un parcours de lutte contre la solitude, de lutter contre la stigmatisation avec prévention et accompagnement, de réduire la stigmatisation en proposant des campagnes de communication autour des troubles en santé mentale, de proposer des programmes d’éducation sur la santé mentale dans les écoles et les lieux de travail (périmètre à étudier) pour promouvoir la prise de conscience et les compétences en matière de gestion du stress et des émotions, créer des lieux ressources avec l’implantation d’une maison des adolescents et d’une maison des femmes dont la recherche de lieux est en cours.
En collaboration avec le secteur psychiatrique du GHEF
Jean-François Copé reprend : « L’engagement s’inscrit dans la continuité des actions menées par la Ville en matière de santé publique, cette fois à travers le contrat local de santé (CLS), dans lequel un axe spécifique dédié à la santé mentale a été développé. Le conseil local en santé mentale vient renforcer et compléter le travail, permettant une approche cohérente et globale de la santé mentale sur le territoire. Par ailleurs, la collaboration avec le secteur psychiatrique du GHEF (Grand Hôpital de l’est francilien) constitue un levier essentiel, assurant une prise en charge globale et décloisonnée. Le soutien de l’Agence Régionale de Santé, par un financement conséquent et une implication active dans l’animation et le déploiement du CLSM, témoigne de la confiance accordée aux services municipaux pour coordonner efficacement les dispositifs. »
En France, 13 millions de personnes, soit 1 sur 5, souffrent de troubles psychiques chaque année, avec 75 % des cas apparaissant avant l’âge de 24 ans. Les troubles représentent un coût global de 163 milliards d’euros par an pour la société et constituent le premier poste de dépenses de l’Assurance Maladie, avec 25 milliards d’euros chaque année.