Lagny-sur-Marne ► [Vidéo] La ville a commémoré les quatre-vingts ans de sa libération

Lagny-sur-Marne a commémoré les quatre-vingts ans de sa libération, dimanche 1er septembre. En différents lieux de la ville, un hommage a été rendu aux morts pour la France, parmi lesquels figure le capitaine Paul Tessier. L’ancien résistant s’était fait passer pour le père de la petite Latignacienne Bernadette Rethit, qui témoigne aujourd’hui de la période historique.

La ville a célébré les 80 ans de sa libération qui a eu lieu le 27 août 1944, et rendu hommage aux anciens combattants et résistants de la Seconde Guerre mondiale, quatre-vingts ans après sa libération de l’occupant allemand. Après un bal populaire organisé le samedi soir en tenues d’époque au square Paul-Tessier, un cortège en a démarré le dimanche à 11 heures, en mémoire de l’ancien résistant dont l’histoire a été racontée au public face à sa stèle.

Paul Tessier est né le 15 octobre 1916 à Londres et y a résidé jusqu’à l’âge de vingt-sept ans, quand il a été appelé sous les drapeaux français. Il a rejoint le Special Operations Executive (SOE), créé par Winston Churchill, dont la mission était d’aller en France soutenir les mouvements de résistance. Le 10 janvier 1944, il a été parachuté dans la région de Laon, puis arrêté et transféré au 4 place des États-Unis, à Paris, dans les locaux de la Gestapo française pour y être interrogé. « Tessier a prétendu avoir été choqué pendant le parachutage et a simulé l’idiotie et l’amnésie. Dépité de ne rien pouvoir en tirer, son geôlier l’a affecté à des besognes ménagères. Muni d’un seau, d’une pelle et d’un balai, il est parvenu à creuser un trou assez grand dans le fond d’un placard de sa cellule pour s’évader en passant par l’immeuble voisin. Par une filière demeurée mystérieuse, il a été mis en relation avec Bertie Cane, propriétaire d’une affaire de fournitures industrielles qui l’a accueilli à Lagny dans sa propriété. Plusieurs fois, il est parti rencontrer des contacts à Paris en tenant par la main la jeune Bernadette Rethit, qui l’a aidé ainsi à passer pour un père de famille en promenade. » Alors que Paris a été libérée le 27 août 1944, Paul Tessier a été abattu d’une rafale de mitraillette lors d’une dernière mission, à Clichy-sous-Bois. Il a été inhumé le 29 août 1944 au cimetière de Lagny-sur-Marne.

Latignacienne, Bernadette Rethit avait huit ans en 1944, et servait d’« alibi », voire de « camouflage à Paul Tessier lors de ses allers-retours en train à Paris. Il la faisait passer pour sa fille. Elle se souvient : « J’ai gardé un bon souvenir de Paul Tessier. J’étais toujours avec lui, j’aimais le suivre et j’étais sage. Il parlait plusieurs langues, l’anglais et l’allemand. Il était intéressant. » Le maire, Jean-Paul Michel, précise : « Bernadette Rethit est une grande Latignacienne car elle a toujours vécu à Lagny et elle y a exercé différentes responsabilités. Elle a été directrice d’école et adjointe au maire Claude Avisse. »

 

Le cortège s’est arrêté aux monuments aux morts de la ville, composé de l’UNC (Union nationale des combattants) Lagny Thorigny Saint-Thibault Pomponne, l’Harmonie Fanfare de Lagny-sur-Marne, l’association Adahmo, les Scouts et Guides de France Marins de Lagny-St Furcy et la FNACA de Lagny Saint-Thibault Thorigny (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie). Un hommage a été rendu devant la stèle Rhin-et-Danube 1944-1945, inaugurée le 29 septembre 1990, place Rhin-et-Danube, et consacrée aux forces françaises sous le commandement du Général De Lattre de Tassigny, qui a participé à la libération de la France. Le convoi s’est ensuite rendu au monument communal, rue du 27 août 1944, avant de rejoindre l’hôtel de ville et y observer une minute de silence devant la plaque d’hommage aux FFI (Forces françaises de l’intérieur), les résistants morts pour la France et dont fait partie Paul Tessier.

Sur la place de l’église, l’Harmonie Fanfare a interprété plusieurs morceaux, dont la chanson scoot « Unissons nos voix », spécialement jouée pour Bernadette Rethit. « Juste avant de se rendre à sa dernière mission qui lui a été fatale, le capitaine Tessier la chantait dans son appartement avec Bernadette et sa sœur », a expliqué le chef d’orchestre.