Le Smitom du Nord Seine-et-Marne chargé du traitement et de la valorisation des déchets, doit prendre des mesures pour enrayer les dégradations dans les déchèteries, les vols, malveillances et représailles exercés par les délinquants. Après la sécurisation du site de Monthyon en 2023, la déchèterie de Bailly-Romainvilliers et celle de Coulommiers vont, dès le début de l’année, faire l’objet d’installation de dispositifs de sécurité. Explications du président du Smitom, Pascal Hiraux, et de la directrice, Michelle Brun, mardi 19 décembre.
Vidéo-surveillance et clôtures électrifiées, ce sera une première dans le département : le Smitom n’y va pas par quatre chemins pour défendre ses déchèteries attaquées par les voleurs qui n’hésitent à déclencher des incendies sur les sites. C’est qu’il s’agit pour le syndicat mixte de défendre son commerce autant que le porte-monnaie des contribuables puisque ce sont ces derniers qui mettent à la main à la poche pour le traitement des déchets, tant ménagers que ceux destinés au recyclage.
Pascal Hiraux, le président du Smitom; indique : « Cette année a été celle des records. A la déchèterie de Bailly, nous n’avons pas vendu un kilo de fer alors que c’est une importante source de revenus pour le syndicat et par voie de conséquence des économies pour les habitants… »
La déchèterie de Bailly a fait l’objet de plus de vingt plaintes dans l’année. Elle a été ciblée, dans la nuit du samedi 18 au 19 novembre, par un nouvel incendie volontaire. Parmi les dégradations constatées, la destruction du local dédié au stockage des déchets spéciaux comme peintures, solvants, produits phytosanitaires… est la plus marquante. Trois jours de fermeture ont été nécessaires pour permettre la remise en état du site et pouvoir à nouveau y accueillir les usagers.
Un bras de fer
avec les délinquants
Durant le même week-end, la déchèterie de Coulommiers a aussi, une fois de plus, été vandalisée avec le perçage de la cuve à huiles usagées qui a entraîné l’écoulement de plusieurs centaines de litres d’huiles de vidange sur le site, contraignant le Smitom à une fermeture au public durant 24 heures.
La déchèterie de Monthyon qui subissait également les attaques des voleurs a été équipée de vidéo surveillance. « On a tout de suite constaté la différence, les vols ont stoppé. C’est un bras de fer entre nous et les délinquants qui exercent en outre des représailles sur les gardiens et leurs familles et vont jusqu’à enduire d’excréments humains les grilles et les poignées d’entrée des déchèteries », ponctue Pascal Hiraux.
Michelle Brun souligne : « La perte financière chaque année représente 220 000 euros, soit 171 000 de perte de recette de revente de matériaux comme la ferraille, et 50 000 euros de remise en état après les dégradations. »
L’hypothèse d’une fermeture n’est pas exclue mais les dirigeants du Smitom préféreraient éviter de sanctionner indirectement les honnêtes usagers.
Le syndicat poursuit son programme de sécurisation également aux déchèteries de Jouy-sur-Morin et d’Ocquerre.