Pas une école ne semble épargnée par le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement et à Saint-Mard, même si aucun cas n’a été enregistré, la municipalité prend les devants avec des mesures de précaution. Rencontre mardi 29 août.
A l’école primaire comme au collège, pas de cas de harcèlement scolaire ou de cyberharcèlement, cependant la mairie prend les devants. Réunions, information, prévention, tout ce qui peut être mis en œuvre est utilisé afin d’éviter les problèmes. La municipalité œuvre en collaboration étroite avec l’équipe du CME (conseil municipal des enfants) menée par Brigitte Huet, conseillère déléguée, ainsi qu’avec la professeure des écoles, Séverine Pringuet, particulièrement impliquée dans le vie communale et la participation des enfants aux diverses cérémonies et organisations. Brigitte Huet explique : « On a travaillé d’arrache-pied depuis janvier de notre première rencontre chez les gendarmes et notre rencontre à l’école. Les enfants se sont vraiment engagés et ont porté le dossier avec conviction. »
Le maire, Daniel Dometz, avoue ne pas savoir si les moyens employés empêcheront le fléau national de s’introduire dans l’école, en tout cas, la municipalité a pris les choses au sérieux. Il indique : « Il faut que les enfants se rendent compte de ce que c’est que d’être victime de harcèlement, tant physique que sur les réseaux sociaux. Il est extrêmement important que les victimes puissent parler, et pour cela il faut leur offrir la possibilité et des conditions pour le faire. Il faut qu’elles puissent s’adresser à des adultes en confiance et qu’elles sachent que le problème sera réglé sans craindre les représailles de la part du ou des harceleurs, qui ont souvent le même âge et sont dans parfois dans la même classe et dans la même cour de récréation. A Saint-Mard, nous avons décidé de prendre le problème avant qu’il ne fasse de dégâts, tant au primaire qu’au collège. C’est très difficile à enrayer car les enfants et les ados ont tous des téléphones portables. C’est essentiel d’informer sur le sujet car la plupart du temps ils ne se rendent pas compte du mal qu’ils font ou peuvent faire, et parfois les victimes elles-mêmes ne savent pas mettre de mots sur le cauchemar qu’elles vivent. Il ressort beaucoup des réunions que les enfants ont peur du harcèlement et cyberharcèlement. C’est une enfant du conseil municipal des enfants qui a eu l’idée de faire les réunions pour parler du problème et c’est une vraie solution. »
En février, les gendarmes de Dammartin-en-Goële avec, à leur tête, le lieutenant Yann Cuzet, sont venus dans les classes de CM1-CM2 et ont tenu un rôle d’informateur.
Le lieutenant explique : « Pour la première réunion, on a bien vu que les enfants se sont rendu compte de la gravité du problème. Beaucoup se sont d’ailleurs mis à pleurer en se rendant compte qu’ils étaient victimes ou l’avaient été. Les problèmes étaient souvent antérieurs et ils avaient changé d’école en déménageant, ce qui les avait éloignés de leurs harceleurs. Il y a des cas partout mais on n’est pas au courant. C’est pour ça qu’il faut inciter les enfants à parler. Il y a une réelle explosion du cyberharcèlement car les harceleurs se croient à l’abri derrière leur écran, souvent de téléphone. Bien sûr il faut s’occuper des victimes mais aussi des harceleurs. On peut arriver à la judiciarisation avec plainte, enquête, auditions, témoignages… mais en premier lieu, l’Education nationale a aussi ses protocoles. On a majoritairement recours aux mesures alternatives sociales. »
Ainsi, c’est principalement dans le dialogue que les intervenants trouvent une réponse et parlent d’une solution « globale » avec un ensemble de clés parmi lesquelles figurent au premier plan les parents des harceleurs qui jouent un grand rôle. Ce sont eux qui vont faire prendre conscience à leurs enfants des dangers du harcèlement et toutes leurs implications.
La municipalité de Saint-Mard et les gendarmes de Dammartin ont prévu d’autres interventions dans les écoles et collèges au cours de l’année scolaire.