Conches-sur-Gondoire ► [Vidéo] Éco-pâturage : les nouveaux bergers investissent les communes

© Magjournal 77

L’éco-pâturage se répand dans les communes comme une traînée de poudre. Les bergers du XXIe siècle sont d’un type nouveau. Rencontre avec un berger urbain, Frédéric Nion, de l’entreprise Ton&Co, à Conches-sur-Gondoire, lundi 22 août. 


 

Frédéric Nion, accompagné de son fidèle border collie, Harrow, qui rassemble les moutons à l’arrivée de son maître, s’occupera de différents sites du Pays de Meaux. Jusqu’à présent, le créateur de Tont&Co, ancien maire de Conches-sur-Gondoire, exerçait son activité dans son village et d’autres communes. Il explique : « Il faut un site clôturé, équipé d’un abri et d’un abreuvoir. J’y amène mes ‘tondeuses écologiques’ en location. J’ai un vétérinaire référent par département et une assurance responsabilité civile. C’est un calcul financier transparent pour le client. »

Le nombre d’animaux nécessaire s’évalue en fonction de la superficie de l’espace, soit un mouton pour 1 000 m². Une fois les moutons installés, le berger passe au minimum une fois par semaine sur chaque site, en fonction de la météo et des saisons. Il s’agit de surveiller l’état du troupeau, remettre de l’eau, apporter du complément alimentaire avec du foin, des céréales, nettoyer l’abri…  

Le berger décrypte l’engouement pour l’éco-pâturage : « Le recours à une entreprise d’éco-pâturage en Seine-et-Marne, comme méthode alternative aux tondeuses, fait partie des actions naturelles et simples à mettre en œuvre au quotidien pour l’entretien écologique des zones de verdure. L’éco-pâturage consiste à utiliser des animaux herbivores pour entretenir les espaces verts. Le recours aux moutons ou aux chèvres débroussailleuses s’inscrit dans la démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) d’une entreprise et une volonté d’agir durablement pour l’environnement. L’entretien s’effectue alors en silence, sans polluer, avec une économie d’environ 25 % par rapport à un entretien mécanique. »

Frédéric Nion, issu d’une lignée d’agriculteurs seine-et-marnais et ingénieur commercial « dans une autre vie », a créé son activité en 2012. Aujourd’hui, son cheptel compte un millier d’animaux. Son entreprise, en croissance régulière, a fait un bond au moment du confinement, en 2020. L’entrepreneur indique : « Le covid a été un levier dans mon activité. Le personnel des espaces verts était à l’arrêt. La nature était généreuse avec le beau temps et il fallait résoudre l’équation. J’ai eu de nombreuses demandes d’installation de nouveaux parcs. »

Tont&Co est actuellement implanté sur soixante-dix sites, dont 80 % sont en Seine-et-Marne. Les Seine-et-Marnais peuvent les voir à Coulommiers, Jouarre, Saint-Thibault-des-Vignes, Lagny-sur-Marne, Mitry-Mory, Roissy-en-Brie, Oissery… Le berger a souhaité au maximum développer son activité en proximité, de façon à pouvoir intervenir immédiatement en cas de problème, comme lorsqu’un mouton s’est récemment coincé dans une clôture.

Les habitants ont pris l’habitude de voir apparaître dans leur environnement des espaces d’éco-pâturage et de côtoyer des moutons. Cependant, si 95 % des animaux sont des moutons, Frédéric Nion place aussi des chèvres, des ânes, des poneys, des oies ou encore même des alpagas. Il indique : « 95 % des demandes se font pour des moutons de race Ouessant et solognote. » Le choix de la race placée sur les sites dépend de ce que les animaux auront à manger : les herbes épaisses et piquantes seront plutôt pour le Solognot, plus résistant, alors que pour un Ouessant, il privilégie l’herbe classique.