Chelles ► Au Secours populaire, les distributions sont ouvertes à tous

 

Une file d’attente de cinquante mètres longeait le bâtiment où le comité de Chelles du Secours populaire français est installé, dans la zone de La Tuillerie, mardi 31 mars.

Le comité de Chelles effectue d’habitude deux distributions par semaine pour des bénéficiaires qui sont régulièrement inscrits. Mais compte tenu de la situation actuelle et de l’urgence, il a modifié sa façon d’opérer et fait maintenant une distribution tous les mardis après-midi, ouverte à tous sans distinction, bénéficiaires avec dossier ou personnes se présentant spontanément.

Claude Foucher, secrétaire général du comité, explique : « On a reçu des dons de différentes sociétés, ce qui nous aide à pouvoir alimenter généreusement ceux qui en ont besoin. On ne craint pas d’avoir affaire à des gens qui abusent de la situation ; notre philosophie c’est que lorsqu’on est en présence de gens qui ont faim on ne va pas les laisser devant le stand pendant deux heures pour remplir des papiers. Il y a trop de situations délicates. Par exemple, hier, j’ai été appelé dans un hôtel à Vaires-sur-Marne pour un couple avec un enfant de sept mois. Ils n’avaient rien mangé depuis vendredi, alors je leur ai dit de venir aujourd’hui. Ce qu’on distribue provient de la Fédération européenne, du Fonds d’aide européen aux démunis (FDED) et on nous a fait des dons. Par exemple, on a reçu un don important de la « Brioche dorée » ainsi que d’une fromagerie à côté de Tournan. La solidarité s’organise un peu partout. »

Les responsables du Secours populaire n’ont constaté aucun problème au niveau du respect des règles de sécurité. Des lignes ont été tracées au sol, matérialisant la distance d’un mètre qu’il doit séparer les personnes et la mairie de Chelles a fourni deux policiers municipaux. La semaine dernière, le Secours populaire a livré pour quatre cent soixante-seize personnes sans incident. 

Claude Foucher ajoute : « J’espère qu’on aura assez de colis pour finir aujourd’hui car je vois que la file ne diminue pas. On pense que maintenant avec le bouche-à-oreille les gens savent qu’il y a une distribution tous les mardis qui est ouverte à tout le monde. »

Dominique, bénévole du Secours populaire, déclare : « D’habitude on demande des justificatifs mais dans ces circonstances exceptionnelles on n’est pas là pour vérifier, on est là pour aider. Aujourd’hui, on a beaucoup plus de monde que pour les distributions habituelles et je pense que parmi les gens il y en a qui ne sont pas bénéficiaires, mais ils nous le disent. »

Fabrice, bénévole, venu pour la première fois, fait part de son expérience : « J’ai beaucoup de temps disponible puisque tout est fermé. Je suis venu avec mon épouse. Nous habitons juste derrière, au Mont Chalat. C’est très édifiant au niveau contact humain. C’est émouvant. »