Mitry-Mory ► Robert Marchand a soufflé ses 107 bougies avec ses amis cyclistes

Le doyen des champions cyclistes, Robert Marchand, a fêté ses 107 ans lors de l’assemblée générale de son club, dimanche 9 décembre, salle du Nid, dans le quartier de La Villette-aux-Aulnes, à Mitry-Mory.

En fait, il n’y avait pas 107 bougies sur le gâteau d’anniversaire car sinon elles l’auraient fait fondre. Le sportif mitryen, petit par la taille mais grand par le talent, a mis l’ambiance, dimanche après-midi, lors du repas clôturant l’assemblée générale annuelle des Cyclos-Mitryens, club affilé à l’USJM (Union sportive de la jeunesse de Mitry-Mory). Le club existe depuis 2008 et compte une soixantaine de membres.

Le plus vieux recordman du monde cycliste

Mais quel est donc le secret de « ce malicieux diable d’homme qui semble défier le temps » comme l’a surnommé Bernard Thévenet, vainqueur du tour de France 1975 et 1977 ?

L’œil pétillant, Robert répond, un verre de champagne à la main : « Bah, si c’est un secret, faut pas que je le dise ! » Après le succès de son livre autobiographique « J’ai eu cent ans et alors ! », une version réactualisée (la quatrième) vient d’être publiée, enrichie de son dernier exploit cycliste établi en janvier 2017.

« Il est indestructible »

Patrick Leblanc se souvient : « Je connais Robert depuis trente-sept ans. Dans les courses entre Tremblay-en-France et Mitry-Mory, il était toujours dans ma roue avec son complice, Jules Hardouin, et me soufflait : Vas-y mon p’tit gars, accélère ».

Alain Gautheron, président des Cyclos-Mitryens, confirme : « Robert est un élément fédérateur du club, mais aussi stimulant : comment voulez-vous qu’un cycliste moins âgé que lui vienne se plaindre ? C’est aussi une relation interactive extrêmement positive : il nous apporte et le groupe lui apporte aussi ». Il ajoute : « Robert a une volonté de fer. Il aime relever les défis et, quand il a un objectif en tête, il est redoutable, indestructible ».

La « Robert Marchand », un nouveau projet

Afin de lui rendre hommage, son club va organiser, du 11 au 16 juin, une randonnée de 647 km et 4946 mètres de dénivelé positif entre le quartier Cusino, où Robert réside, jusqu’au col qui, depuis 2011, porte son nom à Lalouvesc, un village de l’Ardèche. « Le col fait 911 mètres et Robert est né en 1911. Nous recherchons actuellement des fonds pour boucler ce beau projet, qui alignera vingt-quatre participants et se chiffrera à 16 500 euros » confie Alain Gautheron.

Histoire d’un phénomène

Né à Amiens, dans la Somme, le 26 novembre 1911, Robert a 7 ans lorsque l’armistice de la fin de Première Guerre mondiale est signé. Il a successivement été imprimeur, fabricant de sacs, de chaussures, pompier de Paris. En 1939, il est mobilisé. Marié la même année, il est devenu veuf en 1943 et n’a pas eu d’enfant. Robert est parti au Venezuela pour être conducteur de poids lourds puis au Canada pour devenir bûcheron. De retour en France, il a pris le métier de maraîcher puis de marchand de vin.

Comme loisirs, Robert a pratiqué la boxe à 13 ans, la gymnastique (champion de France par équipes à la pyramide en 1925), l’haltérophilie et, enfin, le cyclisme de 1925 à 1930 puis de 1978 à aujourd’hui.

Outre ses participations aux épreuves nationales, Robert a établi en Suisse, le 17 février 2012, le record de l’heure de cyclisme sur piste pour la catégorie masters des plus proches de cent ans, créée spécialement pour lui par l’UCI (Union cycliste internationale), soit 24,251 km.

Le 28 septembre 2012, il a établi à Lyon le record du centenaire le plus rapide sur cent kilomètres à vélo avec 4 heures 17 minutes et 27 secondes, soit une moyenne de 23 km/h.

Le 31 janvier 2014, sur le vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, Robert a battu son propre record de l’heure de cyclisme sur piste, soit 26,927 km.

Enfin, le 4 janvier 2017, toujours sur le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, il a décroché le record de l’heure de cyclisme sur piste chez les masters de plus de 105 ans, soit 22,547 km.

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