Chelles ► Budget : la ville retrouve un peu d’oxygène en sortant de la dette

Le budget primitif 2017 de la Ville a été abordé, mardi 31 janvier, lors du conseil municipal. Selon Brice Rabaste, le maire, Chelles sort progressivement de sa dette, retrouvant ainsi des marges de manœuvre. Le satisfecit n’a pas convaincu les élus d’opposition.

« Le plan de désendettement mis en place en 2014 nous permet de sortir de l’impasse budgétaire et de replacer Chelles sur le chemin de l’équilibre financier » a annoncé le maire. L’effort est attribué au plan d’économie de 6 millions d’euros institué dès son arrivée aux commandes. Le capital restant dû pour les emprunts contractés par la Ville totalise environ 68 millions d’euros au bilan 2017.

Baisse programmée de la dette

Entre 2014 et 2020, la commune a prévu de réduire sa dette de 4 millions. En 2016, la dette aurait déjà baissé de près d’un million. Pour étayer ses propos, le maire a cédé la parole à Guillaume Ségala, son adjoint aux finances. « Le budget s’inscrit bien dans une logique de continuer à investir tout en nous désendettant. Certes, nous sommes toujours dans une situation fragile, liée à un contexte difficile, mais l’objectif premier est de maintenir les équilibres et de permettre de coller à notre stratégie d’investir dans des équipements structurants et d’importance ».

Continuer d’investir dans les équipements

« Par rapport au budget précédent, la section de fonctionnement est en légère augmentation de 0,4 millions d’euros, soit environ 0,7 %. La section d’investissement augmente quant à elle de 4,2 millions, soit environ 35 % » poursuit l’élu aux finances. L’une des principales difficultés consistait à équilibrer le budget de fonctionnement, poste très sensible en gestion communale. « On a une baisse par an de 250 000 euros RH (Ndlr : ressources humaines) et budget de fonctionnement compris » note Brice Rabaste.

Cette année, 10,58 millions seront injectés dans des dépenses d’équipement, dont 46 % dans le cadre de vie et l’environnement, 12 % dans l’éducation, 9 % dans les sports, loisirs et culture, et presque autant dans la sécurité et l’entretien du patrimoine (hors école).

Pas d’augmentation des impôts

Dans les faits, la dette chelloise passera de 1 274 euros par habitant à 1 254 euros, ce qui la rapprocherait de la moyenne nationale (1 231 euros). Cette année encore, la commune n’augmentera pas sa fiscalité. Les taux restent inchangés depuis 2012, soit 19,90 % pour la taxe d’habitation, 24,35 % pour la taxe foncière et 86,12 % pour le foncier non bâti. « En prenant cette décision, la municipalité souhaite préserver le pouvoir d’achat des Chellois, déjà durement impacté » commente le maire.

« Peur sur la ville »

Pour Isabelle Guilloteau, (PS), c’est « peur sur la ville ». Elle ajoute : « Il n’y a jamais eu de menace de mise sous tutelle de la Ville pour la simple et bonne raison qu’un rapport de la Chambre régionale des comptes est sorti fin décembre 2013. Votre audit 2014 était tronqué, à charge, et n’a servi à rien, même si la situation financière était tendue ». Pour l’élue d’opposition, « la dette n’est pas un gros mot » et elle  reproche au maire son manque de politique d’investissement à long terme. Elle déplore également l’abandon du projet de l’interco concernant l’aménagement de l’avenue des Sciences, « un endroit extrêmement dangereux où la présence de la police municipale devrait être plus régulière pour éviter une circulation un peu trop rapide ».

La confiance des banquiers

Brice Rabaste ne peut s’empêcher de répliquer : « Oui, la dette n’est pas un gros mot, mais allez expliquer ça à ceux qui sont en surendettement car c’était exactement le problème de Chelles. On allait droit dans le mur avec une dette, non pas trop élevée parce qu’il y a des équipements, mais trop élevée parce que l’on n’était pas en capacité de la rembourser ». Selon lui, la Ville retrouve aujourd’hui des ratios lui permettant de regagner la confiance des banquiers et bénéficier, si besoin, d’emprunts à des taux plus attractifs « pour pouvoir tout simplement investir ».

Le budget primitif 2017 a été adopté à la majorité, c’est-à-dire sans les voix de l’opposition (PS et Front de gauche) qui ont voté contre.