Mitry-Mory ► Conseil municipal : la ville dit non au CDG Express

sietrem-banniere-verre

Les élus de Mitry-Mory ont évoqué au conseil municipal, mardi 13 décembre, le CDG Express, mais aussi le PADD (Projet d’aménagement et de développement durable) qui engagera la ville dans les vingt prochaines années.

« Non au CDG Express »

A l’ordre du jour figurait l’adhésion de la municipalité à l’association « Non au CDG Express », moyennant une cotisation annuelle de 500 euros. Lancé en 2002, le CDG Express est un projet ferroviaire visant à relier l’aéroport de Roissy – Charles de Gaulle à la gare de Paris-Est. La Ville est contre car elle le juge « contraire à l’intérêt général », « prohibitif » (environ 1,7 milliard d’euros), « onéreux pour l’usager » (24 euros le billet simple), « source de nuisances pour la santé » et, enfin, « inutile après la réalisation de la ligne 17 qui relie le nord de Paris avec l’aéroport CDG, en passant par le Bourget RER ».

L’opposition craint

pour l’activité économique

L’opposition a voté contre l’adhésion, qui a été validée à la majorité des voix. « Vous ignorez peut-être les graves difficultés financières qui affectent cette année l’hôtellerie et, en particulier, le tourisme en Ile-de-France. Elles sont dues à deux choses : les attentats qui nécessitent l’état d’urgence, mais surtout un RER B associé à la gare du Nord vu comme une véritable cour des miracles du XXIe siècle, tant par la vétusté de son réseau entraînant d’inévitables dysfonctionnements, que l’insécurité régnant sur cette ligne » est intervenu Laurent Prugneau (UDI).

Une opération de « marketing politique »

Si son groupe admet les nuisances occasionnées par le CDG Express, Laurent Prugneau reconnaît toutefois qu’elles sont inhérentes à l’extension de l’aéroport CDG. Il cite des chiffres à l’appui : en 1995, 28 millions de passagers, 824 000 tonnes de fret, 325 000 mouvements d’avion contre, respectivement en 2014, 64 millions de passagers, 2,09 millions de tonnes et 471 000 mouvements d’avion. « Il suffit d’emprunter la Francilienne, totalement saturée, mais aussi la N3 et la N2, pour comprendre l’ampleur du désastre et, CDG Express ou non, cela ne changera strictement rien » poursuit-il. L’élu voit dans le lancement de l’association « une opération de marketing politique, pilotée et coordonnée par le PCF, le Front de gauche et les écologistes ». 

Ne pas confondre avec le Grand Paris Express

Le GPE (Grand Paris Express), actuellement en chantier, est un projet de transport public. Il prévoit de créer des lignes ferroviaires accessibles à la tarification normale du STIF (Pass Navigo), avec l’idée de faciliter les liaisons inter-banlieues et ainsi désengorger les trajets vers Paris. Il envisage également un développement économique et urbain moins concentré sur la capitale. Lancé dans les années 2000, il sera en service entre 2020 et 2030 et comprendra deux prolongements de lignes existantes (11 et 14) et 4 nouvelles lignes (15, 16, 17 et 18) pour  200 km de voies et 68 gares.

Ainsi, là où le CDG Express prévoit de relier Paris à l’aéroport CDG, sans arrêt, pour 24 euros par trajet, la ligne 17 du GPE proposera un parcours similaire sans un euro supplémentaire au billet actuel. « Le projet CDG Express concernerait par jour 22 000 passagers, contre 870 000 passagers pour le RER B. L’intérêt général se situe, à mon avis, sur ce dernier chiffre » souligneFranck Sureau, adjoint chargé des finances.

Définir les grandes orientations urbaines

Le PADD constitue l’étape indispensable à l’élaboration du PLU (Plan local d’urbanisme). Il fixe les principales orientations politiques en termes d’aménagement pour les vingt prochaines années. Marianne Margaté, première adjointe, a rappelé les cinq grands axes du PADD : préservation du cadre de vie, maîtrise du développement urbain, promotion de l’activité économique, amélioration des transports et lutte contre les nuisances (pollution, bruit).

Laurent Prugneau a regretté l’absence d’intégration de la CARPF (Communauté d’agglomération Roissy Pays de France) dans le projet. Il déplore également « une vision stratégique pour les vingt prochaines années totalement irréaliste dans un monde de révolution technologique où tout s’accélère très rapidement, y compris les alternances politiques ». Son groupe aurait préféré  « un horizon limité à dix ans ».

Votée à la majorité, la délibération sur le PADD a recueilli sept abstentions de la part de l’opposition.

La municipalité estime que le diagnostic établi dernièrement a permis de révéler les besoins et les enjeux pour la commune. Actuellement en révision depuis octobre 2014, le PLU devrait aboutir d’ici 2018.