Idées de lecture ► Volcan, vent, caillou… la nature a parfois bon dos

Un quatre mains entre la mère et le fils, actuellement au Cours Florent pour un joli roman qui mêle fiction à l’histoire pour les milliers d’enfants déracinés de leur île de la Réunion pour venir en Creuse vers des communes dépeuplées. C’est à la fois émouvant et d’une grande beauté de ton avec une écriture qui se marie parfaitement avec des souvenirs lointains qui émergent au fil des pages.   

 

Nous avions adoré son premier roman Aya et le retour avec une plongée vers le passé et la vie de ses aïeules, toutes femmes de caractère est un pur bijou de tendresse. En faisant revivre par la douceur de sa plume le passé à la fois joyeux avec des fils de tristesse, Camille fait revivre trois générations d’amoureuses fières d’avoir bravé les nombreux interdits de leur époque un brin coincée. Camille s’épanouit dans l’écriture mais son mari brillant journaliste mais écrivain raté ne l’encourage guère et prend ombrage de la belle facilité pour entrer dans la vraie vie de romancières.   

 

Ça respire l’Italie où la densité de population grimpe en flèche dans le quartier de Milan qui croule sous les problèmes et des inconvénients des HLM si vétustes que la mairie préfère fermer les yeux ou détourner le regard pour les rénover. Dans un proche périmètre, cette fois plus cossu et riche un riche entrepreneur est tué de deux balles. Le polar peut se mettre alors en place d’une manière habile qui manie la gaieté transalpine avec l’aspect politique qui bloque les situations. Le social remonte à la surface d’une manière étonnante de vitalité.   

 

Longtemps éditrice chez Albin Michel, Claire Delannoy retrouve sa maison avec bon nombre de livres écrits qui ont trouvé leur public. Là, deux êtres qui n’ont que peu de choses en commun vont explorer leur passé à commencer par Elsa dont l’engagement révolutionnaire lui a fait prendre la fuite. Un joli petit livre qui se dévore dans un dépouillement minimaliste pour permettre au lecteur de lire et de déguster le chef-d’œuvre en toute sérénité. Un bien joli numéro d’équilibriste.  
128 pages, 17,90 euros, paru le 2 février, Albin Michel.