Santé ► Eczéma : des chaussures de sport et protège-tibias responsables d’une allergie

Des médecins ont alerté sur des cas d’allergie de contact sous forme d’eczéma, après que leur patients aient porté des chaussures de sport ou des protège-tibias.

En association avec des chercheurs suédois, des dermatologues belges et français ont mis le doigt sur des cas d’eczéma de contact, encore appelé dermatite de contact, après avoir vu des patients qui se plaignaient de la réaction. La pathologie dermatologique est imputable à un allergène, l’acétophénone azine, qui se trouve dans les mousses de copolymères. L’allergène a récemment été incriminé dans la survenue de sévères réactions allergiques cutanées généralisées chez trois enfants ayant utilisé des protège-tibias dont le revêtement intérieur était en mousse de copolymères éthylène-acétate de vinyle, selon le conseil scientifique EVA – Inserm.

Un quatrième cas a été rapporté début décembre. Il s’agit d’un joueur de hockey âgé de 29 ans. Le patient s’est présenté dans le service de dermatologie de l’hôpital universitaire d’Anvers pour un eczéma aux deux jambes. Celui-ci avait débuté peu de temps après qu’il ait porté une nouvelle paire de protège-tibias dont le revêtement intérieur renferme une mousse de couleur grise. La dermatite de contact est d’abord apparue sur les tibias puis s’est rapidement étendue au tronc et aux bras. Des lésions eczématiformes étaient survenues lorsque ce patient utilisait une ancienne paire de protège-tibias, d’une autre marque et contenant un revêtement en mousse de couleur bleue. Enfin, le patient avait récemment développé une dermatite allergique de contact sur la plante des pieds après avoir porté une nouvelle paire de chaussures de sport dont la semelle intérieure était en mousse de couleur grise.

La réaction aux tests

Le patient a été soumis à une batterie standard de tests allergiques cutanés (patch-tests) qui se sont révélés négatifs. Les dermato-allergologues ont alors utilisé des fragments de la mousse des nouveaux protège-tibias et de la semelle intérieure des baskets qu’ils ont appliqués pendant deux jours sur la peau du patient afin de dépister une allergie cutanée. Une réaction cutanée sur la zone d’application a été observée au deuxième et quatrième jour, témoignant donc d’une allergie de contact. De même, les patch-tests effectués en utilisant une préparation diluée d’acétophénone azine (AA, l’allergène incriminé) ont donné des réactions cutanées fortement positives.

Le patient a été traité avec succès par application d’une pommade corticoïde sur les lésions. Par ailleurs, il a changé de marque de protège-tibias et de chaussures. De fait, la dermatite de contact n’est pas réapparue.

C’est la première fois qu’un eczéma de contact lié à une allergie à l’AA était rapportée chez un adulte.