Tendance ► Le hand-spinner : des cours de récré aux salles de fac

Le hand spinner, la toupie à main, est dans toutes les mains des écoliers, collégiens et même étudiants. Le jouet fait fureur, agace les parents, les profs et a même été interdit dans plusieurs établissements scolaires.

Les petites toupies que l’on fait tourner entre le pouce et l’index ou le majeur sont censées selon leurs promoteurs « calmer le stress » et « favoriser la concentration des enfants ». Les « vertus thérapeutiques » sont même mises en avant. Pourtant, les enseignants sont unanimes : les hand spinners sont surtout source d’inattention, de dispute et de conflit.

Kelyan, 10 ans, et Swann, 7 ans, ne lâchent pas leur toupie des mains. « Ils passent leur temps à les faire virevolter et ça finit par nous agacer » confie leur maman. « Nous faisons des battles à l’école. Le but est de les faire tourner le plus longtemps possible » raconte l’aîné de la fratrie, qui en possède quatre. Disponible à partir d’un euro, l’objet existe en plusieurs couleurs et différentes matières. Il peut s’arracher pour des milliers d’euros (ceux-là sont en or) et peut même devenir un objet de collection. Pierre, du collège Jean-Jacques Rousseau à Othis, se rappelle une bagarre entre deux de ses camarades, l’un accusant l’autre de vol.

Même les plus grands s’y mettent

Sur YouTube, des milliers de vidéos montrant différentes figures ou combinaisons possibles ont été publiés. Certains internautes donnent même des conseils pour en fabriquer soi-même. Le phénomène s’amplifie et touche même les adultes. Kévin en est devenu féru : « Les branches tournent entre mes doigts du matin au soir. Il a un côté déstressant. Je ne peux plus m’en passer » admet le trentenaire.

Hugo, 19 ans, sur les bancs de la fac à Marne-la-Vallée, reconnaît également que son stress s’éloigne quand il faut tourner la toupie. « Je la regarde, ça m’amuse de voir à quel moment elle va s’arrêter, mais le plus souvent je la démarre et puis je l’arrête brusquement, et je recommence » raconte-t-il, au calme.

Un phénomène de mode

L’objet a été inventé aux Etats-Unis par Catherine Hettinger, à l’origine pour sa fille autiste. Depuis, aucune étude scientifique n’a prouvé l’impact positif sur les activités cognitives. Le hand spinner ne serait qu’un simple gadget, un phénomène de mode ayant les mêmes effets sur les esprits qu’un sac de billes, des images Panini  ou un jeu Pokémon. Pour le côté déstressant, triturer un trombone, jouer avec un stylo ou presser une boule anti-stress seraient selon les spécialistes « tout aussi efficace ».

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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