Guermantes ► Le père d’Estelle Mouzin assigne l’Etat en justice pour « faute lourde dans l’enquête »

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Le père d’Estelle Mouzin, disparue à l’âge de 9 ans, alors qu’elle rentrait de l’école, le 9 janvier 2003, est en colère. Il a décidé d’assigner l’Etat en justice afin « d’engager sa responsabilité dans les dysfonctionnements de ses services dans l’enquête pour retrouver sa fille » et l’a déclaré samedi 13 janvier lors de la marche silencieuse annuelle devenue rituelle.

Eric, le père d’Estelle Mouzin, attend une réponse de la justice concernant l’enquête sur la disparition de sa fille survenue en 2003. Aujourd’hui, en colère, il a décidé d’assigner l’Etat en justice afin « d’engager sa responsabilité dans les dysfonctionnements de ses services dans l’enquête pour retrouver sa fille ».

Au cours des quinze années d’enquête, sept juges se sont succédé, cent-cinquante personnes ont été placées en garde à vue et des milliers d’auditions et de perquisitions ont été opérées ; constituant un dossier de 80 000 pages. « Je vais attaquer l’Etat pour faute lourde dans l’instruction du dossier d’Estelle. Aujourd’hui, on ne la recherche plus vraiment et on ne fait plus que de la gestion de dossier » a déclaré Eric Mouzin, samedi 13 janvier, lors de l’assemblée générale de l’association Estelle-Mouzin qui s’est tenue à la salle polyvalente de l’espace Marcel-Proust, à Guermantes.

« La justice a une organisation défaillante »

« La décision d’attaquer l’Etat français pour faute lourde, on aurait dû la prendre sous le règne du juge numéro 4. Il n’y a pas d’attaque personnelle contre quelqu’un. Je vise l’Etat parce que le manque de moyens des juges à Meaux n’est pas de la faute du juge qui est en poste, car il subit lui-même la situation » souligne le père d’Estelle. Il espère que d’autres familles d’enfants disparus « engageront une action similaire devant la justice ».

Didier Seban, son avocat, confirme que l’assignation sera délivrée mardi 16 ou mercredi 17 janvier. Il reproche aux enquêteurs l’absence d’un rapport de synthèse qui permettrait à un juge de savoir où en est l’affaire. « Corinne Hermann, ma collaboratrice, a mis près de dix-huit mois pour appréhender l’intégralité du dossier vu sa complexité. La justice nous doit des comptes dans la gestion de cette affaire » ajoute-t-il. L’avocat regrette qu’il n’existe pas en France de site internet pour les enfants disparus, « alors que la gendarmerie en a mis un en place pour les objets volés ».

Une centaine de participants

Parmi les participants à la marche silencieuse, comme tous les ans rassemblés sur la place du Temps-Perdu où Estelle a été aperçue pour la dernière fois, figuraient Olga et Annie, deux Chelloises de 83 et 74 ans. « Cela fait plusieurs fois que je participe à la marche. J’y suis d’autant plus sensible que mes petits-enfants allaient, à l’époque, à la même école qu’Estelle » confie Olga.

Eric, 57 ans, est venu de Château-Thierry (Aisne) avec Dany, sa sœur, qui réside à Bussy-Saint-Georges. « C’est une affaire qui nous a ébranlés. Nous venons pour soutenir la famille qui est dans un grand désarroi. C’est aussi par solidarité pour toutes les familles dont les enfants ont disparu » explique Dany.

Le cortège s’est recueilli devant le cerisier planté en hommage à Estelle, au milieu du terre-plein central de la rue Blanche-Hottinguer, le lotissement où résidait alors sa famille.

Mobilisation jeudi 25 mai à Paris

L’association Estelle-Mouzin se mobilisera lors de journée du souvenir pour tous les enfants disparus qui aura lieu jeudi 25 mai. Elle sera avec son avocate, Corinne Hermann, devant le ministère de la justice, place Vendôme à partir de 10 heures.

Facebook : association Estelle-Mouzin  – Site officiel : www.association-estelle.org