Saint-Thibault-des-Vignes ► Au Sietrem, le mâchefer prend de la valeur

sietrem-banniere-verre

Le mâchefer n’a pas encore atteint le prix de l’or mais il prend de la valeur et le Sietrem entend bien faire progresser l’utilisation des résidus d’incinération, en fer, dans diverses solutions écologiques.

Sur le site d’Yprema à Saint-Thibault, les matériaux bruts, issus de l’incinération, sont amenés par une péniche tractée par un cheval, un postier breton, le long de la Marne au plus près de l’usine du Sietrem située à 500 mètres. « L’utilisation du cheval pour le transport de la matière brute vers le site de transformation entre dans notre démarche écologique et permet de réduire notre consommation d’énergie fossile » explique Claude Prigent, le directeur de Yprema.

Un contrôle visuel est d’abord opéré. Les métaux sont triés à l’aide d’un contre-aimant. La phase de transformation consiste à rendre le produit le plus homogène possible. La phase de maturation permettra la commercialisation de la grave grâce à un traitement avec un liant hydraulique.

Malgré son potentiel, le produit suscite de nombreuses inquiétudes et des réticences, mais pour le directeur d’Yprema, « il n’y a pourtant aucun impact négatif sur l’environnement. Ce n’est pas un déchet mais un véritable produit ». Au Sietrem, le mâchefer est un pari sur l’avenir. « On y croit » déclare même Michel Gérès, le président du syndicat mixte.

Le mâchefer, matériau utilisé dans le revêtement routier, a été présenté au siège du Sietrem et au site d’Yprema, vendredi 9 décembre. Provenant des résidus d’incinération, les graves de mâchefer sont devenues une solution écologique pour le traitement des déchets ménagers.

La grave peut être utilisée dans les travaux d’assainissement (enrobage de canalisation), de remblais, des voiries et des liaisons douces (piste cyclable). Sa fabrication se fait en trois étapes de valorisation : le scalpage ou préciblage, le criblage et la maturation. Le résultat est un matériau inerte composé à 80% de silice, d’alumine, de calcaire et de chaux, utile pour la réalisation de structures routières.

Une couche de 1500 tonnes d’éco-grave, l’autre nom du matériau, ira recouvrir une plate-forme traitée à la chaux dans un chantier privé à Saint-Germain-sur-Morin.

Son utilisation répond à plusieurs logiques :

  • d’économie circulaire puisqu’il s’agit de résidus d’incinération du Sietrem,
  • de réduction du recours aux ressources naturelles,
  • de circuit court permettant une réduction du coût des transports.
Recycler coûte au contribuable trois fois moins cher que de stocker.

En Seine-et-Marne, l’utilisation du mâchefers permet également de sauvegarder les gisements de carrières et représente un gain économique pour les chantiers et les contribuables. L’enfouissement de déchets coûte chaque année 90 euros par habitant. A l’échelle nationale, le produit permet de faire 100 millions d’euros d’économie.

 

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

Voir tous les articles de Sun-Lay Tan →